Carolina Beach, Beaufort, NC et Norfolk, VA

Navigation vers Cape Fear, NC, 17 et 18 avril, 2023

Lundi : On quitte l’ancrage de St Mary’s au génois vers 9h du matin. On arrive en mer vers 11h. La navigation au près commence lentement, à cause des vagues que nous affrontons et qui nous ralentissent. Quelques heures plus tard, le vent vire vers l’Ouest et la navigation devient plus rapide et plus confortable. On progresse bien jusqu’à mardi matin. La nuit est noire. Il n’y a pas de lune mais des milliers d’étoile et la voie lactée qui nous accompagnent. 

Levé du soleil. Navigation vers Cape Fear, NC

Mardi: Le vent vire vers l’est et on progresse peu vers notre destination, et puis le vent tombe complètement. On doit continuer au moteur et voile-moteur jusqu’en après-midi. Le vent se lève assez pour pouvoir éteindre le moteur. On avance lentement à 3 ou 4 noeuds, les voiles en ciseaux. Pendant la nuit, je vois à l’aide du radar, un cargo à 12 miles dont la trajectoire croisse la notre. Aussitôt que j’ai son nom à l’aide du AIS, je communique avec lui afin de vérifier qu’il nous a repéré. On a appris dernièrement que certains bateaux commerciaux filtrent les signaux AIS afin de recevoir seulement ceux des autres bateaux commerciaux et non pas ceux des plaisanciers. Il nous avait repéré et me confirme qu’il passera devant nous en changeant son cap pour nous éviter. Je le surveille de près. Environ 20 minutes plus tard, il nous appelle et nous demande de mieux éclairer le bateau car il n’arrive pas à voir nos feux de navigation. Il faut dire que Kasuri est un bien petit bateau. Tel Bernard Moitessier qui illuminait ses voiles à l’aide d’une lampe à l’huile, j’éclaire les voiles à l’aide d’une grosse lampe de poche. C’est parfait, le cargo nous voit bien et il nous dépasse à plus de 2 miles. Le reste de la nuit est calme. 

Cape Fear, NC

Mercredi: En matinée, le vent tombe. On doit encore une fois partir le moteur. On sait qu’il n’y aura pas de vent pour les 2 prochains jours. On décide alors de changer notre plan et de nous rendre à Cape Fear au lieu de Beaufort comme prévu. Nous ancrons dans la rivière Cape Fear, à Southport,NC à la tombée de la nuit. 

Ancrage rivière Cape Fear, NC

Carolina Beach, NC, 19 avril 2023

Jeudi : On quitte l’ancrage tôt pour bénéficier d’un courant favorable pour nous rendre à Carolina Beach qui se trouve à 2 heures de navigation par l’ICW.

New River, Cape Fear, NC

On s’ancre à coté du voilier Malin que nous avions rencontré à Annapolis en octobre dernier. Caroline et Julien viendront prendre l’apéro sur Kasuri lors de notre retour de la buanderie. Ce fut bien agréable de pouvoir échanger sur nos voyages respectifs. Ils retournent à Québec à bord de Malin. Leur année sabbatique, se terminant à la fin de l’été.

Voilier Malin, Carolina Beach, NC
Julien, Caroline du voilier Malin
Carolina Beach, NC
Carolina Beach, NC

Vendredi: On fait un pique-nique sur la plage. Il fait beau soleil. Du coup, c’est trop chaud pour y faire la sieste. On marche un peu jusqu’au « boardwalk ». Carolina Beach est un endroit typique de bord de mer de la côte Est américaine avec les chalets, condos et motels à louer, les magasins de trucs de plages et les restos de restauration rapide. 

Carolina Beach, NC

A 17h, on quitte l’ancrage pour reprendre la mer en passant par Masonboro inlet. Une navigation d’un peu plus de 12 heures jusqu’a Beaufort. C’est la seule fenêtre météo pour le faire dans la semaine qui vient. Nous avons navigué avec un vent de travers et bien progressé malgré la houle qui frappe le voilier sur le travers. 

Mansonboro Inlet, NC
Levé du soleil, navigation vers Beaufort, NC

Samedi : Nous ancrons vers 8h30 au même endroit que l’automne dernier. Après une petite sieste, nous nous rendons à terre au marché de Beaufort acheter quelques fruits et légumes. Le marché est charmant. Nous retournons faire une sieste tout l’après-midi après avoir manger un sandwich à la microbrasserie de Beaufort; Fishtown Brewery. 

Marché publique de Beaufort, NC
Beaufort, NC
Beaufort, NC

Dimanche: Nous allons faire une promenade et un pique-nique sur 2 iles de la réserve Rachel Carson. Un des sentiers passe près de la mer et malgré la marée basse, nous marchons dans la vase. C’est un peu dégoutant.

A notre approche, on voit des centaines de mini crabes qui s’enfuit.

Crabe, Beaufort, NC

On peut traverser à l’ile Bird Shoal, où l’on voit 5 chevaux sauvages qui broutent les herbes sur les dunes de sable. Il y a plein de coquillage sur la plage. J’en ramasse quelques-un. J’ai aucune idée de ce que je vais en faire.

Ibis, Ile Bird Shoal, Beaufort, NC

A notre retour, nous apercevons, le voilier Malin qui arrive et s’apprête à s’ancrer. On termine la journée en marchant sur la rue principale et entrer dans quelques boutiques avant d’aller boire une dernière bière à la micro brasserie. Je trouve Beaufort encore aussi charmante que lors de notre première visite. 

Oriental, NC – 24 avril 2023

Lundi: Il n’y a pas de fenêtre météo pour la prochaine semaine pour continuer la navigation par la mer. On décide alors d’entreprendre la navigation vers Norfolk par l’ICW, 200 miles environ. On commence par une courte navigation de 20 miles pour aller s’ancrer à Oriental, NC que nous n’avions pas visité lors de la descente à l’automne. Nous arrivons juste à temps pour le cours de ukulélé intermédiaire. J’ai manqué le cours débutant que je pourrai reprendre grâce aux enregistrements que mon professeur, Ben, fait à chaque cours. Le temps est pluvieux et frais. On reste a bord pour l’après-midi.

Coucher de soleil, Oriental, NC

L’intracostal, 25 au 27 avril 2023

Mardi: Un vent fort du Nord-Est s’est levé. Il y a des vagues trop grosses pour se déplacer avec MiniK sans se faire tremper. Nous ne verrons pas Oriental cette fois-çi encore. L’ancrage, peu protégé, est très inconfortable. On décide de reprendre la navigation. Les premiers 12 miles se font au près avec plusieurs virements de bord dans la rivière Neuse qui est assez large et heureusement pas de cages de pêche aux crabes. Puis on prend un cap vers le Nord-Ouest dans la rivière Bay avant d’entrer dans le canal où le vent tombera. On termine la navigation au moteur jusqu’à un ancrage dans Goose Creek. On semble être au milieu de nul part. 

Régate sur la rivière Bay, NC – Ils nous ont dépassé

Mercredi : Départ tôt pour poursuivre la navigation à la voile dans la rivière Pamlico et dans la première portion de la rivière Pungo. Puis, se dirigeant directement vers l’Est et au vent, nous naviguons au moteur jusqu’à la rivière Alligator. A la sortie du canal, il y a un bon vent et puisqu’il nous reste quelques heures avant la tombée de la nuit, on décide d’en profiter et de continuer la navigation. On s’ancrera à l’embouchure de la rivière Alligator près du East Lake Lodge à la tombée de la nuit.

Rivière Pungo, NC
Ancrage, East Lake Lodge, rivière Alligator, NC

Jeudi : Départ encore tôt. Nous avons assez de vent pour faire une courte navigation de 30 minutes dans le détroit de Albemarle. Le reste de la navigation se fera au moteur jusqu’à l’ancrage dans la rivière North Landing (Blackwater). Il n’y a pas beaucoup d’espace. Nous irons sonder avec MiniK et un profondimètre portatif afin de vérifier qu’il y a assez d’eau tout autour de Kasuri. Tant que le vent ne tourne pas au nord, il n’y a pas de soucis. Il faut bien dégager le canal car il y a des barges qui y circulent en pleine nuit.  Ce sera une nuit un peu stressante.

Ancrage Blackwater, Rivière North Landing, VA

Vendredi : Un fort vent d’est se lève, nous quittons donc tôt afin de poursuivre la navigation dans la rivière et le canal où nous serons protégés du vent. Il y a 3 ponts à faire ouvrir avant d’accéder à l’écluse Great Bridge. Nous y arrivons tout juste à temps pour l’éclusage de 10h. À cause d’un souci électrique, il y a un éclusage aux deux heures seulement. On termine la navigation de l’ICW et nous nous ancrons à Hospital Point à Norfolk. 

Ancrage Hospital Point, Norfolk, VA
Norfolk, VA

Norfolk, VA, 28 avril au 3 mai 2023

Samedi : Belle journée ensoleillée, on en profite pour aller visiter Norfolk. On se balade sur la promenade du bord de l’eau. Nous visitons une boutique de fournitures d’artisanat de seconde main. Un genre de friperie « Omer Desserre ». C’est vraiment une bonne idée de boutique. J’achète quelques pelotes de laine à 1$. Nous terminons la journée en prenant un verre de bière de microbrasserie sur la rue Granby. 

Rue Granby, Norfolk, VA
Quai des dinghy, Norfork, VA

Dimanche : Journée de pluie, on reste sur Kasuri et on relaxe. C’est dimanche!

Lundi, mardi : Journées bien venteuses. On reste sur Kasuri, petits travaux de bateau; réparation d’une écoutille qui fuit, gratter et huiler le bois, ménage, cuisine. Les provisions de frais commencent à manquer. Il faudrait bien trouver une épicerie!

Mercredi : On profite d’une accalmie de vent pour nous rendre à terre faire du lavage et quelques courses à l’épicerie. La buanderie se trouve dans le chic quartier Ghent. Ce qui nous permet de découvrir ce quartier historique et ses jolies demeures. Au retour, le vent s’est levé et nous arrivons sur Kasuri juste avant une averse. On prévoit du vent du nord pour les prochains jours. Jeudi, nous quitterons l’ancrage pour nous rendre à Hampton qui se trouve à 10 miles où nous serons mieux protégés en attendant la fenêtre météo pour reprendre la navigation. 

Quartier Ghent, Norfolk, VA
Musée des arts Chrysler
Quartier Ghent, Norfolk, VA
Quartier Ghent, Norfolk, VA
Quartier Ghent, Norfolk, VA
Quartier Ghent, Norfolk, VA

En route vers les Bahamas

27 décembre 2022, Great Sale Cay, Bahamas

Allô! Aura, Sofia, Louis et Zoé. Bonjour la famille et les amis.

Vraiment, les Bahamas ne sont pas comme je les avais imaginés. Il fait un peu frais et c’est pluvieux. Nous partirons demain matin de Great Sale Cay alors que les conditions météorologiques devraient être plus favorables pour la navigation. J’en profite donc pour poursuivre la description de notre descente vers West Palm Beach, FL.

Le 16 décembre, St. Augustine : Les travaux du changements du gréement dormant étant terminés et de retour de quelques courses en vélo, nous avons appareillé de la Marina Conch House vers 14h. Malheureusement, nous sommes arrivés 5 minutes en retard pour l’ouverture du pont Lions qui ouvre seulement aux heures et aux demi-heures. Nous avons donc tourné en rond en face du pont jusqu’à la prochaine ouverture. Une fois le pont passé, nous avons navigué environ 8 miles puis nous avons jeté l’ancre dans la rivière Mantazas juste à côté de l’ICW. Les conditions ne permettant pas encore une fois de faire la navigation par la mer.  Nous étions seuls à l’ancrage qui est très tranquille. 

Rivière Mantazas, St. Augustine, FL

Samedi matin, nous avons levé l’ancre au lever du soleil pour poursuivre la navigation. Il ne faisait pas très chaud. Nous avions enfilé les cirés et mis une tuque. Au moins, durant la journée, le soleil nous a réchauffés et au fur et à mesure, nous avons pu nous dévêtir un peu. 

Smith Creek, ICW, FL

Au niveau de la bouée 81A, nous avions lu qu’un ensablement s’était formé et qu’il fallait passer à au moins 150 pieds de celle-ci. Marc qui était à la roue a toutefois compris le contraire et nous nous sommes enlisés. Heureusement, il avait ralenti alors nous avons pu nous dégager après quelques minutes en reculant puis en avançant vers la rive. Mais nous nous sommes encore une fois enlisé un peu plus loin pour nous dégager quelques minutes plus tard. Nous étions à la marée presque basse. Il n’y avait pas trop de souci puisque nous aurions pu aussi attendre la marée montante pour nous dégager si nos manoeuvres n’avaient pas réussies. Alors que nous terminions de passer la zone délicate, nous avons vu un voilier derrière nous qui s’est échoué au même endroit. Nous l’avons appelé sur la radio afin de lui expliquer comment nous nous étions dégagés. Il a réussi lui aussi à se dégager.  Voilà une des raisons pour laquelle nous préférons passer par la mer. Il y a beaucoup plus d’eau et moins de chance d’échouer.

Voiliers échoués, ICW, FL

Nous n’avancions pas très rapidement et nous nous sommes fait dépasser par plusieurs bateaux. Aussi, nous ressentions des vibrations inhabituelles. Après une rapide investigation pour identifier la nature du problème, nous en avons conclu que c’est l’hélice qui était à l’origine des vibrations et non pas le moteur. Nous nous sommes ancrés à Daytona à la fin de la journée. J’ai pu contacter un plongeur qui a accepté de venir inspecter l’hélice le lendemain soit dimanche matin. 

Dayton Beach, FL

Dimanche, je suis allée chercher le plongeur sur la rive vers 9h. Il n’a rien vu d’anormal sur l’hélice à part quelques mollusques qui s’y étaient attachés. Il les a enlevé à l’aide d’un grattoir. Nous avons pu repartir vers 10h. Nous avions retrouvé une vitesse de croisière plus rapide que la veille et les vibrations avaient disparues. Grace à un vent favorable, nous avons pu naviguer voile- moteur ce qui permet d’augmenter la vitesse d’au moins un noeud.  Nous nous sommes ancrés à Titusville qui se trouve en face de Cap Canaveral. Il n’y avait pas de lancement de fusée de prévu. De toute façon, il y avait bien trop de vent pour le permettre. Quelques voiliers que nous suivons sur les réseaux sociaux ont pu en voir décoller lors de leur passage dans le coin. 

Levée du soleil, Titusville, FL

Lundi matin, départ encore tôt pour poursuivre la navigation qui s’est passée sans histoire et pour une bonne distance à la voile et au moteur. Nous nous sommes ancrés près de Barker Island où nous avons vu de jolies résidences. On en voit de plus en plus le long de l’ICW. 

Barker Island, FL

Mardi matin, encore un départ au levé du jour pour poursuivre la navigation vers le Sud. Cette fois nous avons mis l’ancre en milieu d’après-midi à Jupiter Island. Nous n’avions pas vraiment le temps de nous rendre au prochain ancrage avant la tombée du jour, surtout qu’il y a 6 ponts à faire ouvrir. C’est une des contraintes de la voile, on ne peut pas s’ancrer n’importe où . A Jupiter Island, nous avons vu de grosses résidences mais pas autant que si nous étions passés par la mer. 

Levé du soleil, Jupiter Island, FL

Mercredi matin, encore un départ très tôt pour poursuivre la navigation vers Riviera Beach qui se trouve juste au nord de West Palm Beach. Les deux premiers ponts s’ouvrent à notre approche. C’est vraiment pratique, on n’a qu’à les appeler et aussitôt qu’ils nous voient arriver, il commence le processus d’ouverture des tabliers. Les ponts suivants ouvrent seulement deux fois par heure. Nous étions juste pour arriver au troisième pont mais le préposé a retardé un peu l’ouverture ce qui nous a permis de le passer sans attente. Le quatrième pont est trop loin pour pouvoir le rejoindre en 30 minutes. Nous avons donc dû patienter la prochaine ouverture. Nous avons pu nous rendre en temps pour l’ouverture du cinquième pont mais le sixième et dernier pont a eu des problèmes électriques. Nous avons donc dû attendre au moins 30 minutes pour que le service de la maintenance face les réparations. Une chance que se fut si rapide. Le canal est assez large à cet endroit pour que l’on puisse faire des ronds en attendant son ouverture. Nous étions quelques bateaux en attente.

Une fois le pont passé, nous nous sommes rendus au ponton à essence d’une marina à proximité pour faire le plein de diesel et d’eau et pour vider les réservoirs d’eaux noires. Nous nous sommes finalement ancrés près du parc Phil Foster sur l’ile Singer dans le lac Worth vers midi. Ouf, nous étions très fatigués mais nous n’avons pas pu nous reposer longtemps. En révisant les prévisions météorologiques, il était clair que nous avions une fenêtre qui s’ouvrait pour traverser vers les Bahamas le lendemain. Afin d’arriver de jour, à la marina Old Bahama Bay de West End sur l’ile Grand Bahama, nous avons décidé de partir en plein nuit pour effectuer les 60 miles de navigation. 

Aussitôt après avoir terminé le lunch, nous sommes allés à terre. Marc s’est rendu à l’émigration américaine à trottinette pour officialiser notre départ des États-Unis. Pour ma part, je me suis rendue à l’épicerie à proximité du pont pour faire les dernières emplettes de produits frais. André, Paul-Éric, Charles-André, Anouk et Ella sont venus de Delray Beach nous dire au revoir et surtout nous apporter un colis que nous avions fait livrer chez André et Charlotte. J’aurais aimé avoir du temps pour aller faire un tour à Delray Beach et voir Charlotte et Maryse mais la fenêtre météo se présentant, il fallait la prendre. Notre six mois aux États-Unis se terminant dans 10 jours, il  nous fallait sortir du pays aussitôt que possible. Nous avons terminé la préparation du bateau pour la traversée et l’enregistrement par le Web aux douanes des Bahamas vers 23h. Nous avons dormi 3 heures pour nous lever à 2h.

ICW, FL

Nous avons levé l’ancre en pleine nuit dans le lac Worth. Nous n’étions pas très loin de la sortie vers la mer et la ville procure assez d’éclairage pour que l’on puisse voir les contours de la rive. Aussi, le chenal est bien indiqué par les  bouées lumineuses, il a donc été assez facile d’y naviguer de nuit. Au fur et a mesure que nous nous approchions de la mer, on pouvait sentir les vagues grossir. Arrivés en mer, nous avons pris un cap de 120 degrés qui est au moins 25 degrés plus au sud que la route en ligne droite pour West End, Grand Bahama Island. Pour nous rentre aux Bahamas, nous devons traverser le Gulf Stream qui est un fort courant d’eau chaude qui monte vers le Nord. En moyenne, on estime le courant à 2,5 noeuds. Au centre du Golf Stream le courant est beaucoup plus fort.  A cause de celui-ci, nous serons poussés vers le Nord. C’est pour cette raison que nous prenons un cap plus au Sud afin de compenser la dérive courant. En fait, notre trajectoire a la forme d’un « S » allongé; au début nous allons vers le sud, puis le courant du Golf Stream nous fait dériver vers le nord pour finalement en ressortir à l’est pour redescendre vers notre destination. C’est un peu déroutant de se voir s’éloigner de la route mais il faut faire confiance aux calculs et à la fin, nous sommes arrivés en vu de West End. 

Les vagues étaient assez grosses au début de la traversée et elles ont diminué au fur et à mesure du voyage. Puisque la période était assez longue, ce fut une traversée assez agréable malgré les vagues. Kasuri est assez lourd et long pour demeurer confortable malgré les vagues et la houle. Malheureusement, nous n’avions pas beaucoup de vent. Nous avons donc dû faire la traversée au moteur. Au levé du jour, le vent ayant un peu augmenté, nous avons pu dérouler les voiles afin de gagner un peu de vitesse. 

C’est moi qui ait commencé le premier quart de veille. Marc est retourné se coucher. Aux 20 minutes, je vérifiais les cibles sur le radar et je scrutais tout autour du bateau afin d’apercevoir des feux de navigation. Il y avait un peu de trafic. Plusieurs cargos empruntent le Gulf Stream afin de profiter du courant du nord. J’ai aussi vu un paquebot en direction des États-Unis qui revenait probablement des Bahamas. Il y avait aussi plusieurs plaisanciers qui profitaient de la même fenêtre météo que nous. J’ai même dû changer un peu notre cap afin de dépasser un petit catamaran qui ne progressait pas très vite. J’ai aussi ralenti afin de laisser passer un remorqueur qui tirait une barge à plus de 400 pieds derrière lui. Il faut faire attention pour ne pas passer entre les deux et se prendre dans le câble qui les relie. 

Traversée vers les Bahamas

Un peu avant le levé du jour, Marc est venu me rejoindre au cockpit. Je n’ai pas voulu aller me coucher car j’avais hâte de pouvoir voir le Gulf Stream. Nous avons donc découvert ensemble le bleu foncé de celui-ci. Je n’ai jamais vu la mer de cette couleur. On dirait un bleu de stylo à bille. C’est impressionnant. La température de l’eau est aussi montée à plus de 32 degrés Celsius. On aurait eu le goût de s’y baigner ! 

En début d’après-midi, nous sommes arrivés à West End en même temps que 2 autres bateaux. Aussitôt accosté, nous avons fait la connaissance de Vincent qui a acheté un voilier se trouvant aux Bahamas. Il attendait une fenêtre météo pour retourner aux États-Unis y faire quelques travaux. C’est plus facile de trouver des pièces et faire des travaux aux États-Unis qu’aux Bahamas. Puis, je me suis rendue aux douanes et à l’immigration qui se trouvent à la marina afin d’obtenir un permis de navigation et un visa pour 90 jours. Nous aurons du temps pour bien explorer les différentes iles et ilots et les eaux turquoises des Bahamas. Et ça c’est la fin de l’histoire, du moins, racontée de cette façon.

Papi Marc et mamie Julie qui t’aiment beaucoup.