Great Harbour Cay, Iles Berry, 16 au 18 février 2024
Vendredi, au levé du jour, on lève l’ancre en compagnie des voiliers Sweet Home et T for Two pour entreprendre la traversée du golf Stream et nous rendre aux Bahamas. À la dernière minute, le voilier Iqaluit se joint aussi à nous. T for Two et Iqaluit arrêtent à West End, Abacos alors que Sweet Home et nous poursuivons la navigation vers Great Harbour Cay, Berry.
Il n’y a pas beaucoup de vent pour la traversée mais on peut dérouler les voiles. On navigue voile-moteur afin de garder une vitesse assez rapide afin d’éviter d’être trop pousser vers le nord par le courant. Malgré qu’il y a peu de vent, la houle dans le golf Stream est quand même importante. Je n’ose imaginer la traversée lors d’un fort vent. Ce doit être assez sportif. Une fois le golf Stream traversé, en début d’après midi, on tourne vers le sud-est en direction de Great Harbour Cay. Le vent a une composante ouest assez importante pour que l’on puisse fermer le moteur et continuer à voile uniquement. De toute façon, il n’est plus aussi important d’aller vite puisque nous ne sommes plus affectés par le courant. Vers 20h, le vent tombe et on doit rouler les voiles et continuer au moteur. Ce n’est pas si mal puisque nous approchons de Freeport et qu’il y a beaucoup de trafic de paquebots et de cargos. En fait, c’est la première fois en plus de 15 nuits de navigation que nous rencontrons autant de trafic. Vers 2h, le vent se lève à nouveau et nous pouvons dérouler les voiles et continuer sans le moteur. On devra même prendre des ris un peu avant d’arriver à Great Harbour Cay. On s’ancre vers 10h00.
Après la douche, Stéphane de Sweet Home et moi, nous nous rendons en dinghy à la marina de Great Harbour Cay afin de régler les formalités de la douane et de l’immigration. Même si nous avons rempli la documentation en ligne, on doit attendre plus de 30 minutes que le personnel arrive à la marina en provenance de l’aéroport. 5 minutes plus tard, tout est en règle et nous avons le permis de naviguer pour 3 mois.
Dimanche, puisqu’il y a des prévisions de fort vent de l’ouest et que l’ancrage n’est pas protégé, nous levons l’ancre en fin de matinée pour nous rendre du côté est de l’île. C’est une navigation de 20 miles que nous réalisons rapidement grâce au vent et au courant favorables. On jette l’ancre en milieu d’après-midi à moins de 2 miles d’où nous sommes partis. On a dû contourner l’ile de Great Harbour ainsi que plusieurs autres iles par le nord pour nous rendre à l’ancrage.
Il y a une quinzaine de voiliers déjà ancrés. C’est une grande baie bordée d’une jolie plage de sable blanc. Nous nous y étions ancrés un an auparavant. Nous nous rendons à la plage avec MiniK et nous visitons l’ile par la route qui mène à la marina où j’ai rencontré les douaniers la veille. Nous ne nous rendons pas au village puisque c’est dimanche et que la majorité des commerces seront fermés. De toute façon, nous l’avons visité l’année dernière. C’est un très petit village de 350 habitants. Au retour de la randonnée, nous nous baignons pour la première fois cette année dans une eau turquoise et rafraichissante.
Devil’s Cay, 19 au 21 février, 2024
Lundi, le fort vent doit tourner vers le nord et il risque d’y avoir beaucoup de houle dans l’ancrage. On lève donc l’ancre encore une fois pour une navigation de 10 miles en direction de Devil’s Cay. La navigation est plus sportive que la veille et il y a des vagues importantes surtout lorsqu’aucune ile nous protège. On s’ancre pour 3 nuits. Nous passerons nos journées à bord de Kasuri à nous reposer. Nous avions visité les iles de Hoffmann et White l’année dernière. C’est un endroit charmant et très sauvage.
Mercredi, Hélène et Stéphane viennent prendre l’apéro sur Kasuri.
Nassau, 22 février au 8 mars 2024.
Jeudi, une houle de l’est entre dans l’ancrage pendant la nuit rendant celui-ci inconfortable donnant même l’impression d’être en pleine navigation. On lève l’ancre pour une navigation jusqu’à Nassau. Sweet Home nous suit. C’est une agréable navigation. Le seul bémol, c’est que la pompe à eau du moteur fait des siennes depuis que Marc a nettoyé le filtre et changé la « turbine ». On doit faire un demi tour à voile, le temps que Marc règle le problème. Heureusement, ce n’est pas trop long et on peut entrer dans le port à moteur et s’ancrer au nord ouest de l’ile Athol. L’ancrage n’est pas très confortable. Il y a une houle qui se rend jusqu’à l’ancrage et plusieurs bateaux de touristes qui y circulent, créent des vagues déplaisantes. On réserve donc un ponton à la marina de Nassau Harbour Club pour le lendemain.
Vendredi, on quitte l’ancrage à la suite de Sweet Home pour nous rendre à la marina. Nous y passerons 2 nuits. On en profite pour faire du lavage et aller faire des courses à l’épicerie qui se trouve dans une plaza commerciale juste de l’autre côté de la rue. C’est la plus belle épicerie des Bahamas. Solomons Fresh Market est l’équivalent d’une épicerie Avril ou Wholefood. Il y a beaucoup de produits biologiques. Les fruits et légumes sont de qualités. On trouve même des produits President Choice.
À la marina, on fait la rencontre de plusieurs équipages francophones. Nous rencontrons Denis et Sylvie du voilier Mychka, un Beneteau 42 CC identique à Kasuri. C’est la deuxième fois que l’on voit un voilier du même modèle de Kasuri. Nous avions vu le premier au Saguenay lors de notre départ en 2020. Nous sommes 10 à aller prendre l’apéro au restaurant situé à la marina. Nous terminons la soirée sur Sweet Home. Encore une fois, c’est une agréable soirée à se raconter des histoires de voile entre passionnés.
Samedi, on profite de l’eau au quai pour laver le pont de Kasuri qui en a grand besoin.
Dimanche, on fait une dernière brassée de lavage et on quitte le quai pour aller s’ancrer à moins d’un demi mile dans le chenal est. On passe une nuit assez tranquille malgré la circulation maritime du chenal.
Lundi, pendant le petit déjeuner, l’alarme de l’ancre se met à sonner. L’ancre sans raison apparente, s’est décrochée et Kasuri dérive tranquillement vers le milieu du chenal. Nous décidons donc de nous déplacer vers l’ancrage de la baie Montague qui se trouve à environ 1 mile plus à l’est. Nous y passons 3 jours tranquilles à nous reposer.
Jeudi, on commence à sentir le besoin de bouger. Les conditions de vent ne sont pas idéales pour nous rendre aux Exumas mais nous décidons quand même de lever l’ancre au levé du soleil. Après une courte navigation de 3 miles au moteur, nous déroulons les voiles en prenant le cap vers les Exumas. Malheureusement, la direction du vent n’est pas tout à fait selon les prévisions et nous ne pourrons pas nous y rendre à voile à moins de faire de nombreux virements de bords. On décide donc de rebrousser chemin et d’aller nous ancrer au sud est de l’ile Athol. Le reste de la journée est tranquille à regarder les bateaux de touristes qui viennent dans le secteur pour faire de la plongée.
Vendredi, le vent s’est levé et l’on doit changer d’ancrage afin de mieux être protégé du vent du sud-est. On se rend donc à Rose Island qui se trouve à environ deux miles. On s’ancre entre des récifs du côté nord-est de l’ile. On est bien protégé du vent mais une houle provenant du nord, rend la vie à bord très inconfortable.
Samedi, après une nuit où nous avons dormi à 90 degrés dans le lit afin de mieux absorber le roulis, on lève l’ancre encore une fois, pour nous rendre à l’ancrage de la la plage Junkanoo en espérant que ce sera plus confortable. La plage de Junkanoo se trouve au centre-ville de Nassau tout juste à côté des quais des paquebots. La mer y est calme mais la ville est bruyante. On entend le bruit de la circulation automobile et la musique d’une fête donnée sur la plage pendant une bonne partie de la nuit.
Mardi, on se décide d’aller à terre faire quelques courses. Avant de se rendre à l’épicerie, on fait les touristes en visitant les rues du centre-ville. On se mêle aux nombreux croisiéristes qui débarquent pour la journée. 5 à 6 paquebots arrivent tous les matins et repartent en début de soirée. Après avoir fait quelques achats de fruits et légumes, nous mangeons un burger de poisson dans un snack bar de la rue Nassau avant de retourner à bord de Kasuri. En fin d’après-midi, nous recevons Phil et Laurence du voilier Freyja qui s’est ancré dans la baie.
Mercredi, nous retournons à terre faire du lavage. A notre retour et pendant toute la journée, nous ferons partis, bien malgré nous, de la fête sur la plage des étudiants universitaires en congé scolaire dont la musique du DJ se fait entendre jusqu’à nous. En fin de journée, nous sommes abordés pas un bateau du contrôle du port qui nous rappelle que nous nous trouvons dans un ancrage temporaire et que nous devons lever l’ancre sur le champ pour aller nous ancrer dans la baie de Montague. Nous avions planifié nous y rendre le lendemain. On le fera donc une soirée plus tôt. On quitte entre 2 départs de paquebots en ayant obtenu au préalable l’autorisation de l’autorité du port que l’on doit appeler à la radio VHF lorsqu’on se déplace. La nuit sera bien tranquille dans la baie de Montague loin des bruits de la ville.
Vendredi, entre un changement de marina, Sweet Home vient s’ancrer près de Kasuri. Nous y passerons l’après-midi et nous pourrons y faire la rencontre de 2 filles et d’un gendre d’Hélène et de Stéphane. C’est bien agréable de pouvoir les revoir. Nous pouvons donc leur faire part de nos intentions pour la saison des ouragans : nous avons décidé d’entreposer Kasuri cet été près de Jacksonville au nord de la Floride et de retourner au Québec pour au moins 6 mois. Nous nous cherchons un appartement afin de pouvoir nous installer dans nos « affaires ». Après 4 ans de vie sans domicile fixe et d’une saison de navigation un peu exigeante au niveau de la météo et suite à mon accident, je sens le besoin de me poser un peu. Nous pourrons repartir du nord de la Floride en novembre prochain pour revenir poursuivre notre visite des Bahamas.
Les prévisions de vent semblent favorable pour une navigation vers l’ile de l’Eleuthera. C’est ce que l’on fera demain.