Vers Eleuthera et les Abacos

Tarpum, Eleuthera, 12 et 13 décembre 2025

Mercredi : On quitte l’ancrage de Compass Cay une heure avant la haute mer. Il y a encore 1 noeud de courant contre nous dans la passe Conch mais le courant est de la même direction que le vent. Il y a donc très peu de clapotis. On fait une navigation très rapide (7 à 8 noeuds) au vent de travers mais à notre arrivée à l’ouest de l’ile de Eleuthera on doit lofer et nous naviguons au près très très serré dans le chenal Davis. À la sortie du chenal, afin d’éviter de faire du moteur pendant plus d’une heure, on décide de changer de destination et de nous rendre à Tarpum Bay au lieu de Rock Sound. Tant pis, nous ne l’aurons pas visité. En fait, il y a plein d’endroits que nous manquons, faute de temps ou pour des raisons météo. On s’ancre en milieu d’après-midi. Il y a seulement un autre voilier d’ancré dans la baie.

Jeudi : Il y a encore beaucoup de vent du sud ouest. En matinée, je dégivre et nettoie le frigo encore une fois. Après le lunch, on va faire une tour à terre. Le village est petit et un peu défraichi, mais il s’en dégage un certain charme. J’achète quelques légumes dans deux petites épiceries. Il n’y a pas beaucoup de choix. Depuis notre départ en 2020, nous avons avec nous des fournitures scolaires (neuves); crayons de couleurs, crayons à la mine, ciseaux, que nous avions pour Sofia et Louis. Nous les avons apportées à l’école du village. La direction était heureuse de notre petite donation, surtout que nous sommes venus en voilier du Canada. 

Governors Harbour, 14 février 2025

Vendredi: On quitte pour une courte navigation de 15 miles qui se fait rapidement. On s’ancre en fin d’avant midi. Après le lunch et la sieste, on réalise que les voiliers I’Ile (Thérèse et Pierre) et Amuleto (Hélène et Benoit) sont ancrés près de nous. On se retrouve tous sur la terrasse du Buccaner pour prendre l’apéro. C’est agréable de pouvoir partager un peu de temps avec des compatriotes. Alors que l’on se rendait au bar, on fait la rencontre, par hasard, de Emmitt de Hatchet Bay, que nous avions rencontré l’année dernière. Nous lui confirmons, que nous passerons à son bar samedi.

Hatchet Bay, 15 février 2025

Samedi : On quitte encore une fois en matinée. On profite du vent favorable pour progresser. Encore une navigation d’environ 15 miles qui se fait rapidement. Il y a de bonnes vagues. L’entrée dans la passe qui mène à la baie Hatchet est assez impressionnante et sportive. Dans ces cas là, je laisse la barre à Marc. Si jamais, il arrive un pépin, je ne serais pas responsable 😉. On utilise un des moorings de Roger Gamache du bateau Capt Ron que nous avons rencontré l’année dernière. Celui-ci est en Floride présentement pour faire faire des réparations à son bateau. En fin d’après-midi, on se rend à terre, au bar de Emmit. On lui offre MiniK que l’on traine sur le pont arrière depuis les Exumas. Il est très heureux de l’avoir tout en étant conscient que celui-ci aura besoin de bien des réparations. Après une petite balade dans le village, qui est toujours aussi triste que l’année dernière, on retourne au bar prendre une bière et nous faisons la rencontre de plusieurs autres plaisanciers qui sont venus entendre le spectacle de Emmit.  

De retour au bateau, la soirée et la nuit sera assez bruyante à cause de la musique provenant du village. 

Meeks Patch, 16 février 2025

Dimanche : On quitte la baie après le lunch pour nous rendre à Meeks Patch. La première partie de la navigation (15 miles) jusqu’à la passe Current se fait un peu trop rapidement. Comme il peut y avoir beaucoup de courant dans cette passe, il faut la prendre 90 minutes après la haute ou basse mer de Nassau. On retourne donc un peu sur nos pas afin de laisser passer du temps. Il y a déjà un autre voilier qui attend et deux autres que l’on voit arriver au loin. Le passage se fait sans aucun souci. Arrivée de l’autre côté, la mer est beaucoup plus calme. On continue la navigation et on s’ancre à l’est de Meeks Patch afin de se protéger d’un vent de l’ouest. En soirée, je reçois un texto de notre amie Laura que nous avons rencontrée à Baltimore à l’été 2023. Elle nous suit régulièrement ainsi que plusieurs autres plaisanciers. Elle nous fait part que de ses copains, Kimberley et Mike, de Ally Cat sont en route dans notre direction. Au matin, je réalise qu’ils sont ancrés juste à côté de nous. Nous échangerons quelques mots lundi matin avant qu’ils ne quittent vers Spanish Wells. 

Lundi : Il n’y a pas de vent. Il fait assez chaud. Je fais 2 saucettes durant la journée à partir du voilier. Il y a une plage pas très loin mais on est trop paresseux pour s’y rendre. Puisqu’il est possible qu’il y ait de la pluie dans la journée, j’en profite pour laver le pont à l’eau de mer (salée) en espérant que la pluie pourra bien rincer Kasuri. Finalement, la pluie arrivera seulement mardi. En fin d’après-midi, on quitte l’ancrage pour nous rendre du côté ouest de l’ile car le vent doit tourner vers le nord-est durant la nuit. On sera ainsi mieux protégé. 

Eggs Island, 18 février 2025

Mardi : Le vent a été plutôt calme toute la nuit et toute la journée. Une averse s’amène en même temps que nos amis des voiliers l’Ile et Amuleto. Malheureusement, nous n’aurons pas le temps d’échanger avec eux car après l’averse, on quitte l’ancrage pour une navigation de 6 miles que nous ferons au moteur pour aller nous ancrer à Eggs Island afin d’être bien positionné pour un départ très tôt mercredi vers les Abacos. On s’ancre en fin d’après-midi. Il y a une dizaine de bateaux déjà ancrés et un peu plus de houle que le dernier ancrage. On passe quand même une bonne nuit.  La pluie qui a été bien abondante fut un bon test pour la réparation des fenêtres. Mais, malheureusement, encore 2 de celles-ci laissent infiltrer de l’eau. C’est vraiment compliqué de rendre un bateau bien étanche. On reprendra les réparations une fois rendu aux USA puisque nous avons besoin d’acheter du matériel et celui-ci est rare aux Bahamas. 

Little Bay, Abacos, 19 février 2025

Mercredi : On se lève à 5h pour partir aussitôt que la clarté arrive. On est prêt à partir vers 6h mais un yacht qui s’est ancré près de nous hier soir semble être au-dessus de notre ancre. On trouve son nom grâce à l’AIS. Je l’appelle sur la radio. Heureusement, l’équipage est levé et se tiendra près à déplacer le yacht au besoin. On arrive à lever l’ancre sans soucis. Le départ est rapide avec un vent de travers mais au cour de la journée, celui-ci vire de plus en plus vers le sud. Nous naviguons donc vent arrière avec les voiles en ciseaux, pas très rapidement. De plus, il y a un courant contraire qui nous fait dériver et nous ralenti. On arrive à Little Bay en fin d’après midi. On s’ancre afin de se protéger du vent qui doit tourner jusqu’au nord-ouest, mais finalement celui-ci tournera seulement le lendemain. Il y  a un peu de houle en provenance de la mer mais rien qui nous empêche de bien dormir. Nous sommes assez fatigués de notre journée. 

Marsh Harbour, 20 février 2025

Jeudi : Les prévisions météo que l’on consulte aussitôt réveillés, nous indique qu’un front doit arriver en après-midi et que nous devrions être au port avant midi. On se lève et on se prépare à lever l’ancre rapidement afin de nous rendre à un ancrage mieux protégé. La route de navigation est en zigzag . On doit naviguer parmi des iles, des récifs et des hauts-fonds. Alors que nous avons parcouru environ le tiers de la route, le ciel s’ennuage et devient menaçant. On roule les voiles juste à temps alors qu’un grain passe rapidement avec quelques rafales de vent et de la pluie. Aussitôt passé, le soleil revient, mais le vent a tourné de 90 degrés. On continue donc la navigation avec un vent de face. Heureusement, nous sommes rendus dans une section plus large, ce qui nous permet d’avancer au près en faisant quelques virements de bord. On devra tout de même terminer la navigation au moteur. On s’ancre avant le lunch au sud de Marsh Harbour. En après-midi, 2 autres bateaux viendront aussi s’y ancrer, dont un trawler battant pavillon Canadien. Le capitaine vient nous saluer. 

Man-O-War, 21 et 22 février 2025

Vendredi: Le vent doit continuer de virer vers l’est. On quitte donc l’ancrage après le petit déjeuner pour nous rendre à Man-O-War où nous serons mieux protégés. C’est une navigation d’un peu moins de 6 miles mais que l’on fait lentement au près avec seulement la grande voile arisée. Nous aurons des rafales de plus de 20 noeuds. On s’ancre avant le lunch. Le vent soufflera toute la journée mais se calmera pour la nuit. On peut bien dormir. Le front amène avec lui de l’air beaucoup plus frais. Je suis habillée en long. Une première fois depuis longtemps. 

Samedi : Il vente encore. Le temps est encore frais. On reste à bord  pour cuisiner et  s’occuper de tâches administratives : rédaction de blogue, paiement de comptes et préparation de documents requis pour la vente du voilier. Voilà 5 ans que nous naviguons à bord de Kasuri dont 3 saisons aux Bahamas. On croit qu’il est temps de mettre Kasuri en vente et de penser à nos prochains projets de voile qui pourront être faits différemment. Il n’y a pas d’urgence à vendre Kasuri. Si nous n’arrivons pas à le vendre à des conditions intéressantes, nous l’entreposerons pour l’hiver au Canada. 

Marsh Harbour, 23 au 25 février 2025

Dimanche : Il y a peu de vent. Nous voulons nous déplacer vers Marsh Harbour mais on attend la haute mer prévue en fin d’après-midi, la baie est peu profonde. Je profite donc de la matinée pour faire cuire un pain. On lève l’ancre après le lunch avec le génois. Nous sommes au vent arrière et n’avançons pas très vite mais nous avons un peu moins de 6 miles à faire. En arrivant dans le port de Marsh Harbour, on se rend directement à la marina faire le plein d’eau et on s’ancre dans un des seuls endroits de la baie qui a plus de 10 pieds d’eau. Heureusement, il n’y a aucun bateau d’ancré à cet endroit. 

Lundi : On attend un front froid qui doit arriver en fin de journée et qui apportera du vent et de la pluie.  On reste donc à bord. J’ai fait une publication à l’effet que nous allions mettre Kasuri en vente dans un groupe Facebook spécialisé dans les voiliers Beneteau à cockpit central. Il y a quelques personnes qui ont manifestés un intérêt. Je fais même une visite virtuelle à l’aide de Facetime. On profite du fait que nous avons rangé l’intérieur pour prendre les photos qui serviront pour l’annonce de la vente. 

Mardi : La pluie et le vent commence au petit matin. Tout se passe bien. On reste à bord toute la journée.

Green Turtle Cay, 26 et 27 février 2025

Mercredi : On se rend à terre tôt afin d’aller faire du lavage (plus belle buanderie des Bahamas) et faire quelques courses à l’épicerie (une vraie épicerie toute garnie).

Au retour, après le lunch, on décide de lever l’ancre et de nous rendre à Great Guana Cay. En route, puisque les conditions sont favorables, on décide de poursuivre la navigation et de traverser du côté nord des Abacos. Pour ce faire, on doit sortir en mer par le passage Whale Cay qui a mauvaise réputation. L’hiver dernier, il y a eu naufrage d’un voilier. Il faut donc le traverser avec de bonnes conditions météorologiques ce qui est le cas aujourd’hui. On en profite donc, même si cela veut dire que l’on s’ancrera tard en fin de journée. On s’ancre à Green Turtle Cay juste pour le coucher du soleil. 

Jeudi : Il n’y a pas de vent. On reste ancré au même endroit. Marc en profite pour prendre des photos techniques (moteur, cale, batteries, système électrique) et moi je lave le pont qui en a bien besoin afin de finaliser les photos pour la vente. 

Crab Cay, 28 février 2025

Vendredi: Il n’y a toujours pas beaucoup de vent et de la direction où l’on veut se rendre. On décide quand même de quitter l’ancrage afin de continuer notre progression en direction de la Floride. Nous ferons au peu moins de 19 miles en 10 heures, et 30 virements de bord. C’est Marc qui les effectue tous tous. Heureusement ils ne sont pas trop demandant puisque le vent est faible. On s’ancre en fin de journée et je suis épuisée (Marc, lui ça va bien).

Fox Town, 1e mars 2025

Samedi : Encore une journée avec peu de vent. On lève l’ancre vers 9h pour une navigation d’une douzaine de miles que l’on fait en 5 heures, et seulement 6 virements de bord. Le vent meure après  le lunch. On décide donc de s’ancrer au nord de Hawksbill Cays; de petites iles au nord de Fox Town. Comme il n’y a pas de vent, on y passe une bonne nuit. En fin d’après-midi, on commence à préparer Kasuri pour la traversée du Gulf Stream. J’en profite pour préparer la nourriture et m’assurer que nous n’aurons plus de produits frais lors de notre arrivée aux États-Unis. 

Great Sale Cay, 2 au 6 mars 2025

Dimanche : Il y a plus de vent, et même trop du nord-ouest, la direction que l’on doit prendre pour nous rendre à Great Sale Cay. Ce n’est donc pas praticable. On reste à l’ancre même si nous n’avons aucune protection. On se fait brasser par les vagues. On en profite pour organiser les photos pour la vente de Kasuri dans un document que l’on doit faire parvenir à quelques personnes intéressées. Nous n’avons pas  encore annoncé dans un site de vente de bateaux. On a initié un processus d’importation de Kasuri aux États-Unis. Nous attendons d’avoir les documents afin de mettre en vente officiellement Kasuri tant pour le marché canadien qu’américain. 

Le vent se calme un peu et l’ancrage devient de plus en plus inconfortable. On décide de lever l’ancre pour nous rendre à Great Sale Cay à environ 30 miles. La route officielle passe par le nord de l’île mais cela veut dire que nous aurons le vent directement en face et que nous devrons faire bien des virements de bord. On décide donc de passer par le sud. On arrive à naviguer au près et on peut faire une longue distance sur un même bord.

On s’ancre alors que le soleil disparait à l’horizon. C’est toujours impressionnant de voir cette boule orange disparaitre rapidement dans la mer. Il y a déjà une douzaine de bateaux d’ancrer dans la baie mais elle est grande. Il y a beaucoup de distance entre les bateaux. 

Lundi : Le vent continue à souffler. On est bien protégé. On fait quelques travaux et je profite du soleil pour cuisiner quelques biscuits et gâteaux. On prévoit beaucoup de nuages les prochains jours et je cuisine les desserts au four solaire.

Mardi: Toujours beaucoup de vent. On continue de faire quelques travaux et du ménage à bord.

Mercredi : Le vent tourne vers le sud. On ne sera plus protégé tant qu’il n’aura pas terminé sa rotation jusqu’au nord-ouest. Les prochaines 24 heures ne seront pas très confortables. Il ne reste qu’un seul autre voilier dans la baie. Les derniers bateaux ont quitté ce matin pour se rendre du côté Est de l’île. Ce qui représente une navigation d’environ 15 miles. De notre côté, on choisi de rester, mais on se rend le plus loin possible dans la baie. On est un peu limité par le tirant d’eau de Kasuri. Il faut s’assurer de ne pas toucher le fond à la marée basse. 

Jeudi : Pendant la nuit, il y a eu moins de vagues que j’anticipais, mais je n’ai quand même pas dormi beaucoup. On s’est levé vers 5h car l’ancre semble avoir chassée un peu. Probablement assez pour qu’elle se tourne (le vent ayant fait plus de 180 degrés depuis que l’on a mis l’ancre). Elle s’est fixée à nouveau et elle n’a pas bougé du reste de la journée. Le vent est un peu plus au nord qu’à l’ouest. L’île nous protège en théorie, mais il y a quand même beaucoup de vagues qui entrent dans la baie. L’île est basse et nous protège peu du vent. La journée passe et le vent se calme pendant la nuit. 

Nos visas et permis de navigation prennent échéance le 10 mars. On doit donc sortir des Bahamas avant cette date. À cause de cette contrainte, on n’aura pas pu profiter des Abacos autant que nous aurions voulu. Nous aurions pu demander une extension mais cela aurait entrainé des coûts de 700 $US, Avec le taux de change peu favorable, nous avons estimé que cela représentait une dépense trop grande. On retourne donc aux États-Unis malgré la situation politique peu intéressante. 

Traversée vers les USA – 7 au 8 mars 2025

Vendredi : Au réveil, il vente encore un peu mais on prévoit que le vent tombera complètement durant la journée. On décide de quitter et de naviguer tant qu’il y a du vent. Au pire, on s’ancrera dans le banc en attente d’un regain. On lève l’ancre à voile. On navigue très tranquillement. Comme il n’y a pas de houle, les voiles gardent le vent mais après 3 miles de navigation, le vent tombe. On s’ancre dans 14 pieds d’eau un peu avant le lunch. On passera l’après midi à faire une sieste, pratiquer le ukulele, à lire et à profiter des derniers moments aux Bahamas. C’est probablement la dernière fois que nous y séjournons.

En fin d’après-midi, le vent reprend un peu. On lève l’ancre à nouveau à la voile. On navigue toujours très tranquillement jusqu’à la fin de la soirée où le vent forcit et change de direction de près de 180 degrés. On accélère et l’on fait plus de 7 noeuds par moment. Mais, les vagues se lèvent aussi et elles rendent la navigation plus salée. 

Samedi : En fin de nuit, on arrive à l’océan. Pour se rendre à Fort Pierce, on doit lofer de 30 degrés ce qui vent dire que nous aurons le vent et les vagues qui font plus de 1 mètre de face. Ce sera une navigation très inconfortable. On décide donc de changer de destination et de monter vers le nord et d’entrer soit à Cap Canaveral ou Ponce de Leon Inlet en Floride. La navigation au bon plein est toujours assez salée. La mer est désordonnée et les vagues ont toujours un peu plus de 1 mètre. En milieu d’après midi, le vent commence à se calmer et graduellement la mer aussi. Juste avant le souper, le vent est trop faible pour nous faire avancer. On doit partir le moteur. Pas question de jeter l’ancre ici, le fond marin est à plus de 1 000 pieds. Cela nous permet de prendre un cap plus à l’ouest. Jusqu’à maintenant, le vent nous poussait surtout vers le nord. Le Gulf Stream n’a pas été d’une grande utilité cette année. On a bénéficié d’au plus 2 noeuds pour nous aider. Ça nous a quand même permis de doubler notre vitesse par moment. 

Dimanche : On fait du moteur pendant 4 heures puis le vent prend de la vigueur. On peut reprendre la navigation à la voile. La mer s’est vraiment calmée pendant la nuit puisqu’il n’y a plus beaucoup de vent. On réussit à s’approcher de la côte-est mais à 10 miles de l’embouchure de l’entrée de Ponce de Leon, le vent tombe complètement. On doit terminer la navigation au moteur. L’entrée se fait calmement puisqu’il n’y a pas de vent et même si nous avons 2 noeuds de courant contre nous. On navigue environ 6 miles dans la rivière Halifax afin de nous rendre à l’ancrage. Nous sommes bien heureux d’arriver après une navigation de 48 heures. La douche et le repos sont des plus appréciés.  

Arrivée à Ponce de Leon Inlet dans la brume

En route vers les Bahamas

Traversée vers Great Harbour Cay, Berry, Bahamas, 9 décembre 2024

Lundi : Après nos courses à terre, on prépare rapidement Kasuri pour quitter le lac Worth et prendre la mer en direction des Bahamas. La fenêtre n’est pas idéale mais c’est la seule avant au moins une semaine. On navigue au moteur aidé par la grande voile avec le vent et les vagues de face. Le bateau est un peu ralenti par les vagues et cogne dans celles-ci. Ce n’est pas très confortable mais ça va. On endure aussi le bruit et les vibrations du moteur pendant toute la traversée. 

Great Harbour Cay, Berry, Bahamas, 10 au 19 décembre 2024

Mardi : On arrive à Great Harbour Cay en fin de journée. Trop tard pour aller faire les modalités pour les douanes et l’immigration. On s’ancre dans une petite baie intérieure près de Alegriaz. On se couche tôt. Cette saison ci, lors des navigations de nuit, on dort dans le cockpit. Malgré un matelas pas très épais, c’est plus confortable que dans notre lit ou dans le carré. Il y a moins de bruit du moteur, de craquements divers ou du bruit du gouvernail. Alors, on est moins épuisé à notre arrivée à destination. 

Great Harbour Cay, Berry Islands, Bahamas

Mercredi : Contrairement à l’année dernière, nous devons nous rendre avec le voilier à la marina avant de rencontrer le personnel des douanes et de l’immigration. Cela permet aux autorités d’inspecter le bateau au besoin. Ce qu’ils n’ont pas fait dans notre cas. On a profité de notre présence au quai pour acheter de l’eau et remplir un réservoir. 

On fait aussi la connaissance de Julie et Gilles du voilier Mutual Fun avec qui nous avions correspondu un peu l’année dernière sans les rencontrer physiquement. On rencontre aussi les équipages de La Toison d’or, Claude et Marie et de Fleurette, Sylvain et Nancy.

Aussitôt les formalités complétées, on retourne s’ancrer dans la baie et on remet les colis à Martin qui passera le reste de la journée à faire les travaux de réparation du frigo. Patricia nous a cuit un pain frais le matin même. On s’en régale au lunch et au petit déjeuner du lendemain. 

Martin bien heureux d’avoir sa pièce de frigo.
Petit déjeuner gracieuseté de Alegriaz

Jeudi : Le vent se lève dans la nuit et tourne de 180 degrés. On se lève aussi et commençons à surveiller le déplacement du bateau. L’ancre chasse un peu. Puisqu’elle ne semble pas s’accrocher à nouveau, on part le moteur en pleine nuit pour l’aider. Finalement, elle arrête de glisser. Aussitôt que le jour se lève, on se déplace un peu afin de s’éloigner de la rive. 

Vendredi, samedi et dimanche : Le vent souffle pendant les 3 jours. On reste sur Kasuri sauf pour un apéro sur Alegriaz vendredi en fin de journée. C’est agréable de pouvoir passer un peu de temps avec nos amis. Comme à toutes les fois que l’on ne sort pas de Kasuri à cause du vent, on en profite pour faire quelques travaux, du ménage et cuisiner. Il y en a toujours à faire sur un bateau. 

La réparation des puits de lumière n’a pas tenu !

Lundi : Le vent se calme. On en profite pour nous rendre à la marina faire du lavage. On se rend aussi au quai d’essence en dinghy pour faire remplir nos bidons de diesel 

Mardi : On lève l’ancre pour aller rejoindre Alegriaz qui s’est déplacé la veille dans la baie extérieur. Cela permet de changer de décor et de nous rapprocher du village. On s’y rend pour aller acheter une bouteille de rhum des Bahamas. À cause du mauvais temps des derniers jours, le bateau de ravitaillement ne s’est pas rendu sur l’ile. Il y a donc très peu de légumes et fruits à vendre à l’épicerie et ceux-ci ne sont plus tellement frais. 

En fin d’après-midi, c’est au tour de l’équipage de Alegriaz de venir prendre l’apéro sur Kasuri. 

Mercredi : Journée sans vent, on reste à bord de Kasuri.

Jeudi : En fin d’avant midi, en espérant que le vent se lève, on quitte l’ancrage pour une navigation de 20 miles afin de nous rendre du côté est de l’ile. Malheureusement, nous ferons seulement une heure de voile et le reste de la navigation au moteur. On s’ancre au couché du soleil dans la baie. Nous sommes le seul bateau. On y passe une bonne nuit. 

Nassau, 20 décembre 2024

Vendredi : On a enfin le vent pour nous porter jusqu’à Nassau. La journée est magnifique. On fait une très belle traversée. On s’ancre au sud de l’ile Atholl afin de pouvoir quitter tôt le lendemain pour les Exumas. On aurait peut-être dû aller faire quelques provisions à Nassau avant de quitter car il n’y a pas beaucoup de choix avant Georgetown. 

Levé du soleil en sortant de Great Harbour Cay, Berry Islands, Bahamas
Nassau, Bahamas

Highborne Cay, Exuma, 21 au 24 décembre 2024

Samedi : On désire se rendre à Allen Cay où l’on peut observer des iguanes mais le vent n’adonne pas. Au lieu de se battre contre lui, on se rend à Highborne Cay. C’est une ile privée où se trouve une marina et un hôtel.

Il y a toujours quelque chose à réparer. Ici la commande du guindeau.
Ciel du soir à Highborne Cay

Dimanche : On se rend à la marina pour aller faire quelques achats au magasin qu’il y a sur place. La marina est charmante. C’est la plus belle marina que j’ai vu à ce jour. Il y a de jolis murs de pierre. Les clients peuvent utiliser de belles bicyclettes avec panier en osier pour se balader dans l’ile. La boutique tient de beaux objets et quelques aliments de base. Les fruits et légumes sont très chers et pas très frais. On fait quand même quelques achats puisqu’il ne nous reste que quelques carottes et pommes de terre. 

Levé du soleil à Highborne Cay, Exumas, Bahamas
Marina de Highborne Cay, Exumas, Bahamas
Requins nourrices, Highborne Cay, Exumas, Bahamas
Couché du soleil, Highborne Cay, Exumas, Bahamas

Lundi : Sur l’ile, il y a une petite plage où l’on peut aller prendre un bain de soleil. Il y a peu de bateaux à l’ancrage. Il y a quelques mégas yachts dont les passagers vont profiter de la plage. Des membres de l’équipage installent sur celle-ci des fauteuils longs et des jouets d’eau aux bénéfices des passagers. En fin de journée, tout est rapporté à bord du yacht. 

On s’y rend avec nos petites chaises de camping et notre parasol faire un pique-nique et y passer l’après-midi avec l’équipage de Alegriaz qui est arrivé la veille. On passe un bel après-midi.  Par contre, Marc ne se sent pas bien  et il fera de la fièvre pendant quelques jours. Il combat le même virus que moi mais 2 semaines plus tard. 

Mardi : Marc passe la journée à se reposer. 

Norman’s Cay, 25 décembre 2024

Mercredi : On lève l’ancre pour une courte navigation d’une douzaine de mile pour nous rendre à Norman’s Cay où l’on pensait aller manger avec quelques équipages de voiliers québécois au restaurant mais puisque Marc n’est toujours pas en grande forme, on reste tranquille sur Kasuri. 

Staniel Cay, 26 décembre 2024 au 1 janvier 2025

Jeudi : On lève l’ancre pour une nouvelle navigation vers Staniel Cay. On prévoit une autre dépression dans les prochains jours, nous y serons bien protégés du vent du nord-est. On s’ancre dans la baie Big Major. À cette endroit, on trouve une plage avec des cochons « sauvages » qui est très populaire avec les touristes. Mais nous n’irons pas les voir ! 

Alegriaz
Ada, un voilier cousin de Kasuri, Staniel Cay, Exumas, Bahamas

Vendredi, samedi, et dimanche : On laisse passer le front et on reste sur le bateau.

Levé de soleil, Staniel Cay, Exumas, Bahamas.
Les yachts ont différents jeux d’eau pour amuser les passagers.
Staniel Cay, Exumas, Bahamas

Lundi, 30 décembre 2024 : On part en dinghy pour se rendre au village de Staniel Cay visiter et faire quelques achats de produits frais. On laisse le dinghy sur une petite plage dans la marina qui est charmante elle aussi et assez animée. En plus des quais pour les bateaux, on y trouve de petits chalets et un restaurant populaire. On y croise Yvan et Anne ainsi que leurs invités du voilier Spicy. 

Il y a trois épiceries ou plutôt dépanneurs en ville. Ils ont peu de denrées fraiches. Une attend une livraison par avion en fin de journée. Mais on n’attendra pas. On arrive à acheter quelques produits dont une douzaine d’oeufs à 12 $ usd. Au moins, ils sont biologiques ! 

Staniel Cay Marina

Au retour, alors que l’on s’apprête à prendre le dinghy pour retourner au bateau, on aperçoit qu’un autre joint commence à se décoller. On quitte mais après quelques minutes, on retourne sur la berge puisque le dinghy commence à se dégonfler rapidement et nous sommes encore trop loin de Kasuri. 

On essaie de contacter Martin et Patricia sans succès pour qu’ils viennent nous chercher. Le personnel de la marina, qui est très serviable, nous assiste afin de trouver un bateau qui nous amène sur Kasuri afin que l’on récupère le kit de réparation et la pompe. Entre temps, Martin et Patricia sont arrivés à la marina. Marc et Martin feront la réparation et nous mangerons le lunch en fin d’après-midi sur la terrasse de la marina. On retourne sur Kasuri à bord du dinghy de Alegriaz en remorquant MiniK. 

Staniel Cay Marina
Staniel Cay Marina

Mardi, le 31 décembre 2024 : MiniK s’est dégonflé. Il y a de l’air qui s’échappe de la réparation.  Il est difficile de faire une réparer au niveau du joint, d’autant plus que cela a été fait sur le bord de la plage, au gros soleil et avec les moyens du bord. Marc tente de colmater les fuites. 

Il y a une fuite sur la réparation!

En fin d’après-midi, Patricia et Martin viennent prendre un verre et manger quelques bouchés pour fêter la Saint-Sylvestre. Depuis les derniers jours, la baie est bondée de bateaux. Surtout des méga yachts. Il y en a une vingtaine dans la baie et autant au large. On assistera à de nombreux feux d’artifices et quelques fêtes un peu bruyantes

Belle terrasse sur le yacht

Mercredi le 1 janvier 2025 : On passe l’après-midi à une petite plage au nord de la plage aux cochons en compagnie de Patricia et Martin. On passe encore une agréable journée. On arrive à se déplacer avec MiniK en le gonflant 2 fois par jour. Aussi, nous avons toujours avec nous la pompe et le kit de réparation au cas où il y aurait un autre bris. 

Depuis le second bris de joint de MiniK, nous avons fait des recherches pour se procurer un nouveau dinghy puisqu’on ne peut plus lui faire confiance. Il y a quelques modèles neufs à Nassau mais ceux-ci sont au moins 50% plus cher que les mêmes modèles aux États-Unis. On a aussi lancé un avis de recherche dans quelques groupes Facebook des Bahamas. Il y a 2 dinghys usagés que l’on pourrait  récupérer dont un qui se trouve à Georgetown. On lève donc l’ancre jeudi en direction de Georgetown. 

Sur le chemin du retour

2 au 6 avril 2024 – Great Harbour Cay East, Berry Islands, Bahamas

Mardi : On lève l’ancre au levé du soleil. Il y a déjà plus de la moitié des voiliers ancrés hier soir qui sont déjà partis. Plusieurs vers Nassau ou les Abacos. Peu vers les Berry comme nous. Il fait beau, le vent est bon. Nous avons une très belle navigation. On ancre en fin de journée dans la baie est de Great Harbour Cay. C’est la troisième fois qu’on s’y ancre. C’est vraiment une très belle et grande baie, avec une eau de tous les tons de turquoise et une plage de sable blanc, fin comme la farine. Il y a déjà plusieurs voiliers d’ancrés. On prévoit un fort vent de l’ouest, alors le côté est c’est le meilleur endroit pour s’en protéger. 

Mercredi : On se rend à terre, au restaurant Beach Club, pour y rencontrer Mark de T for Two. Il est ancré de l’autre côté de l’île dans une baie près de la marina. C’est petit et il n’y a pas de place pour Kasuri. C’est agréable de revoir Mark. Il se prépare lui aussi à retourner aux USA. Il prévoit de remonter la côte Est américaine jusqu’à Halifax avec son petit voilier de 26 pieds. Ce sera sa dernière année aux Bahamas. Il faut dire que la navigation n’est pas toujours facile seul à bord d’un si petit voilier. 

Jeudi : Le vent tourne vers le nord. On se déplace donc dans l’ancrage afin de se rapprocher de la rive nord de la baie pour être mieux protégé. 

Vendredi : On se rend à terre et on marche jusqu’au village de Great Harbour pour faire l’achat de quelques produits frais. 

Samedi : On se rend encore à terre mais, cette fois ci, on se rend à la marina pour y faire du lavage et prendre une douche bien chaude. C’est un petit luxe que l’on se paie; 5 $ US par douche. On rencontre Mark à nouveau et nous lunchons au restaurant de la marina. On y mange du poisson frit qui est excellant. La fraîcheur fait toute la différence. 

7 au 9 avril 2024 – Traversée de Great Harbor Cay vers Jacksonville, Floride.

Dimanche:  Le vent tourne encore, cette fois vers le nord est. Nous ne serons plus protégé dans la baie. Il est donc temps de quitter. La météo est favorable pour que l’on parte vers Jacksonville, Floride. C’est une navigation de 375 miles. La plus longue que nous ferons; 3 nuits en mer. On quitte à la fin de la journée. Il ne reste presque plus de bateau dans la baie. Nous traversons encore une fois la région de Freeport de nuit. Il y a beaucoup de trafic maritime. Des paquebots qui naviguent et des cargos qui attendent d’entrer dans le port de Freeport. Il est difficile de percevoir si ils lèvent l’ancre et partent en navigation. Il faut être très attentif. 

Lundi : On navigue vraiment rapidement. Nous avons un très bon vent et puisque nous sommes dans le Gulf stream, nous naviguons en moyenne à 9 et 10 noeuds avec des pointes à 11 noeuds. Pour un voilier dont la vitesse de coque est de 8 noeuds, c’est génial. Pendant la navigation, nous entendons un message de la garde côtière américaine sur le canal 16. Mais comme nous sommes encore très loin de la côte, nous entendons que des bribes concernant une condition météo qui se prépare. Il serait peut-être temps de changer de cap et de se rendre à Fort Pierce mais, grâce à notre équipement In Reach qui peut envoyer des messages par satellite, nous arrivons à communiquer avec l’entreprise météo qui nous guide pendant ce passage et ils nous rassurent que nous avons le temps de nous rendre à Jacksonville avant l’arrivée du front froid et ses forts vents et la grosse mer. On continue donc notre route. 

Mardi : On doit quitter le Gulf Stream pour nous rendre vers la côte. Quel changement de vitesse. On n’avance vraiment plus très vite. En plus, le vent tourne un peu et nous l’avons au portant et nous affrontons quelques courants contraires. Malheureusement, on finira la navigation au moteur. On entre dans la rivière St-John de nuit. C’est une rivière très large, bien balisée et qui nous est familière. Nous sommes donc confiants. 

Mercredi : On s’ancre dans une baie que l’on connait mais où nous avons oublié qu’il y a du fort courant. Il n’est pas facile de s’y ancrer alors que l’on y voit rien. On s’y reprend par 2 fois. On se couche finalement en milieu de la nuit. Bien fatigués, mais heureux de cette expérience de navigation. 

10 au 11 avril,  Blount Island, Jacksonville, Floride

Mercredi et jeudi : On laisse passer un front froid bien protégé dans la baie. 

12 au 14 avril, Centre-ville de Jacksonville, Floride

Vendredi : On fait une courte navigation jusqu’au centre-ville de Jacksonville où l’on peut s’accoster gratuitement au quai publique pendant 72 heures. Puisque nous sommes un peu hors saison, les quais sont libres. On s’arrête à une station de pompage des eaux noires. Nous avons un réservoir qui ne s’est pas vidé lors de notre navigation en mer. Il y a probablement un tuyaux de bloqué. Lorsque la vidange est terminée, on se déplace un peu sur le quai afin de pouvoir avoir accès à l’eau courante pour laver le pont qui en a grand besoin. J’en profite aussi pour aller à l’épicerie acheter quelques produits frais. On entre toujours aux USA sans fruits ni légumes frais. On reste à cet endroit pour la nuit. 

Samedi : Au matin, Marc qui voulait sortir sur le quai, s’aperçoit que l’on est échoué. On doit attendre la marée haute afin de se déplacer sur un quai à quelques mètres où il y a assez d’eau pour Kasuri. C’est vraiment une erreur de débutant de ne pas avoir vérifié la profondeur avant d’accoster ! En fin de journée, on se rend à une microbrasserie qui se trouve pas très loin. C’est vraiment plein ! il y a des matchs de baseball et de hockey junior juste à côté. A 19h, la microbrasserie se vide et on peut manger tranquillement. 

Dimanche : Depuis hier, nous avons des voisins de ponton. Un trawler, Mighty Duck qui retourne vers le nord. C’est un couple originaire de Suède qui an émigré aux USA, il y a longtemps. Ils ont fait leur vie près d’Albany NY où ils passeront l’été près de la famille. Lui a été pilote d’avion et elle tisserande. Elle a quelques unes de ses pièces dans son bateau et  nous invite à bord pour les voir. Ce sont de jolies pièces. Encore une fois, nous faisons une interessante rencontre.

15 au 23 avril 2024 – Green Cove Springs, Floride. 

Lundi: On quitte le ponton de Jacksonville pour faire notre dernière navigation jusqu’à Green Cove Springs où Kasuri sera entreposé pour l’été. Le fleuve St-John est très beau après Jacksonville. Il est large et il n’y a plus d’installations portuaires ou industriels sur la rive. À l’exception d’une base de la Navy, ce sont que des propriétés privées qui se trouvent sur les rives.  On s’installe à un mooring jusqu’à la date prévue de sortie de Kasuri. 

Pendant la semaine, on fait la rencontre de Jean-François et Josée du voilier la Gamine. Nous retrouvons Julie et Paul du voilier Origins que nous avions rencontrés à Annapolis quelques mois plus tôt. Finalement, nous faisons la connaissance de Martin et Patricia du voilier Alegriaz. 

Toujours à l’eau, on prépare Kasuri pour l’entreposage. On fait le ménage, les bagages, affale la voile avant. Marc fait une changement d’huile. Il y a quand même beaucoup de travaux à faire pour bien préparer Kasuri. La veille de la sortie de l’eau, nous allons chercher la voiture de location. Nous la chargeons de tous les articles qui ne nous ont pas servis depuis 4 ans. Ça fait du bien d’alléger Kasuri. On rapporte aussi nos vélos. Ils sont peu utiles aux Bahamas et comme nous ne prévoyons pas rester longtemps aux États-Unis l’automne prochain, ils ne seront pas beaucoup utilisés. 

Le mardi 23 avril, Kasuri est sorti de l’eau et amené au Canada Yard; une cour pour entreposage de longue durée. On termine les derniers préparatifs et nous prenons la route en fin d’avant midi en direction du Québec. 

Intérieur pour l’été
Intérieur pour l’été

Intérieur pour l’été
Extérieur dans le « Canada Yard »
Extérieur dans le « Canada Yard »

En route vers les Bahamas

27 décembre 2022, Great Sale Cay, Bahamas

Allô! Aura, Sofia, Louis et Zoé. Bonjour la famille et les amis.

Vraiment, les Bahamas ne sont pas comme je les avais imaginés. Il fait un peu frais et c’est pluvieux. Nous partirons demain matin de Great Sale Cay alors que les conditions météorologiques devraient être plus favorables pour la navigation. J’en profite donc pour poursuivre la description de notre descente vers West Palm Beach, FL.

Le 16 décembre, St. Augustine : Les travaux du changements du gréement dormant étant terminés et de retour de quelques courses en vélo, nous avons appareillé de la Marina Conch House vers 14h. Malheureusement, nous sommes arrivés 5 minutes en retard pour l’ouverture du pont Lions qui ouvre seulement aux heures et aux demi-heures. Nous avons donc tourné en rond en face du pont jusqu’à la prochaine ouverture. Une fois le pont passé, nous avons navigué environ 8 miles puis nous avons jeté l’ancre dans la rivière Mantazas juste à côté de l’ICW. Les conditions ne permettant pas encore une fois de faire la navigation par la mer.  Nous étions seuls à l’ancrage qui est très tranquille. 

Rivière Mantazas, St. Augustine, FL

Samedi matin, nous avons levé l’ancre au lever du soleil pour poursuivre la navigation. Il ne faisait pas très chaud. Nous avions enfilé les cirés et mis une tuque. Au moins, durant la journée, le soleil nous a réchauffés et au fur et à mesure, nous avons pu nous dévêtir un peu. 

Smith Creek, ICW, FL

Au niveau de la bouée 81A, nous avions lu qu’un ensablement s’était formé et qu’il fallait passer à au moins 150 pieds de celle-ci. Marc qui était à la roue a toutefois compris le contraire et nous nous sommes enlisés. Heureusement, il avait ralenti alors nous avons pu nous dégager après quelques minutes en reculant puis en avançant vers la rive. Mais nous nous sommes encore une fois enlisé un peu plus loin pour nous dégager quelques minutes plus tard. Nous étions à la marée presque basse. Il n’y avait pas trop de souci puisque nous aurions pu aussi attendre la marée montante pour nous dégager si nos manoeuvres n’avaient pas réussies. Alors que nous terminions de passer la zone délicate, nous avons vu un voilier derrière nous qui s’est échoué au même endroit. Nous l’avons appelé sur la radio afin de lui expliquer comment nous nous étions dégagés. Il a réussi lui aussi à se dégager.  Voilà une des raisons pour laquelle nous préférons passer par la mer. Il y a beaucoup plus d’eau et moins de chance d’échouer.

Voiliers échoués, ICW, FL

Nous n’avancions pas très rapidement et nous nous sommes fait dépasser par plusieurs bateaux. Aussi, nous ressentions des vibrations inhabituelles. Après une rapide investigation pour identifier la nature du problème, nous en avons conclu que c’est l’hélice qui était à l’origine des vibrations et non pas le moteur. Nous nous sommes ancrés à Daytona à la fin de la journée. J’ai pu contacter un plongeur qui a accepté de venir inspecter l’hélice le lendemain soit dimanche matin. 

Dayton Beach, FL

Dimanche, je suis allée chercher le plongeur sur la rive vers 9h. Il n’a rien vu d’anormal sur l’hélice à part quelques mollusques qui s’y étaient attachés. Il les a enlevé à l’aide d’un grattoir. Nous avons pu repartir vers 10h. Nous avions retrouvé une vitesse de croisière plus rapide que la veille et les vibrations avaient disparues. Grace à un vent favorable, nous avons pu naviguer voile- moteur ce qui permet d’augmenter la vitesse d’au moins un noeud.  Nous nous sommes ancrés à Titusville qui se trouve en face de Cap Canaveral. Il n’y avait pas de lancement de fusée de prévu. De toute façon, il y avait bien trop de vent pour le permettre. Quelques voiliers que nous suivons sur les réseaux sociaux ont pu en voir décoller lors de leur passage dans le coin. 

Levée du soleil, Titusville, FL

Lundi matin, départ encore tôt pour poursuivre la navigation qui s’est passée sans histoire et pour une bonne distance à la voile et au moteur. Nous nous sommes ancrés près de Barker Island où nous avons vu de jolies résidences. On en voit de plus en plus le long de l’ICW. 

Barker Island, FL

Mardi matin, encore un départ au levé du jour pour poursuivre la navigation vers le Sud. Cette fois nous avons mis l’ancre en milieu d’après-midi à Jupiter Island. Nous n’avions pas vraiment le temps de nous rendre au prochain ancrage avant la tombée du jour, surtout qu’il y a 6 ponts à faire ouvrir. C’est une des contraintes de la voile, on ne peut pas s’ancrer n’importe où . A Jupiter Island, nous avons vu de grosses résidences mais pas autant que si nous étions passés par la mer. 

Levé du soleil, Jupiter Island, FL

Mercredi matin, encore un départ très tôt pour poursuivre la navigation vers Riviera Beach qui se trouve juste au nord de West Palm Beach. Les deux premiers ponts s’ouvrent à notre approche. C’est vraiment pratique, on n’a qu’à les appeler et aussitôt qu’ils nous voient arriver, il commence le processus d’ouverture des tabliers. Les ponts suivants ouvrent seulement deux fois par heure. Nous étions juste pour arriver au troisième pont mais le préposé a retardé un peu l’ouverture ce qui nous a permis de le passer sans attente. Le quatrième pont est trop loin pour pouvoir le rejoindre en 30 minutes. Nous avons donc dû patienter la prochaine ouverture. Nous avons pu nous rendre en temps pour l’ouverture du cinquième pont mais le sixième et dernier pont a eu des problèmes électriques. Nous avons donc dû attendre au moins 30 minutes pour que le service de la maintenance face les réparations. Une chance que se fut si rapide. Le canal est assez large à cet endroit pour que l’on puisse faire des ronds en attendant son ouverture. Nous étions quelques bateaux en attente.

Une fois le pont passé, nous nous sommes rendus au ponton à essence d’une marina à proximité pour faire le plein de diesel et d’eau et pour vider les réservoirs d’eaux noires. Nous nous sommes finalement ancrés près du parc Phil Foster sur l’ile Singer dans le lac Worth vers midi. Ouf, nous étions très fatigués mais nous n’avons pas pu nous reposer longtemps. En révisant les prévisions météorologiques, il était clair que nous avions une fenêtre qui s’ouvrait pour traverser vers les Bahamas le lendemain. Afin d’arriver de jour, à la marina Old Bahama Bay de West End sur l’ile Grand Bahama, nous avons décidé de partir en plein nuit pour effectuer les 60 miles de navigation. 

Aussitôt après avoir terminé le lunch, nous sommes allés à terre. Marc s’est rendu à l’émigration américaine à trottinette pour officialiser notre départ des États-Unis. Pour ma part, je me suis rendue à l’épicerie à proximité du pont pour faire les dernières emplettes de produits frais. André, Paul-Éric, Charles-André, Anouk et Ella sont venus de Delray Beach nous dire au revoir et surtout nous apporter un colis que nous avions fait livrer chez André et Charlotte. J’aurais aimé avoir du temps pour aller faire un tour à Delray Beach et voir Charlotte et Maryse mais la fenêtre météo se présentant, il fallait la prendre. Notre six mois aux États-Unis se terminant dans 10 jours, il  nous fallait sortir du pays aussitôt que possible. Nous avons terminé la préparation du bateau pour la traversée et l’enregistrement par le Web aux douanes des Bahamas vers 23h. Nous avons dormi 3 heures pour nous lever à 2h.

ICW, FL

Nous avons levé l’ancre en pleine nuit dans le lac Worth. Nous n’étions pas très loin de la sortie vers la mer et la ville procure assez d’éclairage pour que l’on puisse voir les contours de la rive. Aussi, le chenal est bien indiqué par les  bouées lumineuses, il a donc été assez facile d’y naviguer de nuit. Au fur et a mesure que nous nous approchions de la mer, on pouvait sentir les vagues grossir. Arrivés en mer, nous avons pris un cap de 120 degrés qui est au moins 25 degrés plus au sud que la route en ligne droite pour West End, Grand Bahama Island. Pour nous rentre aux Bahamas, nous devons traverser le Gulf Stream qui est un fort courant d’eau chaude qui monte vers le Nord. En moyenne, on estime le courant à 2,5 noeuds. Au centre du Golf Stream le courant est beaucoup plus fort.  A cause de celui-ci, nous serons poussés vers le Nord. C’est pour cette raison que nous prenons un cap plus au Sud afin de compenser la dérive courant. En fait, notre trajectoire a la forme d’un « S » allongé; au début nous allons vers le sud, puis le courant du Golf Stream nous fait dériver vers le nord pour finalement en ressortir à l’est pour redescendre vers notre destination. C’est un peu déroutant de se voir s’éloigner de la route mais il faut faire confiance aux calculs et à la fin, nous sommes arrivés en vu de West End. 

Les vagues étaient assez grosses au début de la traversée et elles ont diminué au fur et à mesure du voyage. Puisque la période était assez longue, ce fut une traversée assez agréable malgré les vagues. Kasuri est assez lourd et long pour demeurer confortable malgré les vagues et la houle. Malheureusement, nous n’avions pas beaucoup de vent. Nous avons donc dû faire la traversée au moteur. Au levé du jour, le vent ayant un peu augmenté, nous avons pu dérouler les voiles afin de gagner un peu de vitesse. 

C’est moi qui ait commencé le premier quart de veille. Marc est retourné se coucher. Aux 20 minutes, je vérifiais les cibles sur le radar et je scrutais tout autour du bateau afin d’apercevoir des feux de navigation. Il y avait un peu de trafic. Plusieurs cargos empruntent le Gulf Stream afin de profiter du courant du nord. J’ai aussi vu un paquebot en direction des États-Unis qui revenait probablement des Bahamas. Il y avait aussi plusieurs plaisanciers qui profitaient de la même fenêtre météo que nous. J’ai même dû changer un peu notre cap afin de dépasser un petit catamaran qui ne progressait pas très vite. J’ai aussi ralenti afin de laisser passer un remorqueur qui tirait une barge à plus de 400 pieds derrière lui. Il faut faire attention pour ne pas passer entre les deux et se prendre dans le câble qui les relie. 

Traversée vers les Bahamas

Un peu avant le levé du jour, Marc est venu me rejoindre au cockpit. Je n’ai pas voulu aller me coucher car j’avais hâte de pouvoir voir le Gulf Stream. Nous avons donc découvert ensemble le bleu foncé de celui-ci. Je n’ai jamais vu la mer de cette couleur. On dirait un bleu de stylo à bille. C’est impressionnant. La température de l’eau est aussi montée à plus de 32 degrés Celsius. On aurait eu le goût de s’y baigner ! 

En début d’après-midi, nous sommes arrivés à West End en même temps que 2 autres bateaux. Aussitôt accosté, nous avons fait la connaissance de Vincent qui a acheté un voilier se trouvant aux Bahamas. Il attendait une fenêtre météo pour retourner aux États-Unis y faire quelques travaux. C’est plus facile de trouver des pièces et faire des travaux aux États-Unis qu’aux Bahamas. Puis, je me suis rendue aux douanes et à l’immigration qui se trouvent à la marina afin d’obtenir un permis de navigation et un visa pour 90 jours. Nous aurons du temps pour bien explorer les différentes iles et ilots et les eaux turquoises des Bahamas. Et ça c’est la fin de l’histoire, du moins, racontée de cette façon.

Papi Marc et mamie Julie qui t’aiment beaucoup. 

La Nouvelle-Écosse : La côte Est (Eastern Shore)

Allô ! Aura, Sofia et Louis. Hi Zoe. Bonjour la famille et les amis.

Grande-Grève

Mercredi matin, alors qu’il faisait un beau soleil, nous avons quitté le mouillage de Grande-Grève pour prendre la route vers Halifax qui se trouve à environ la même distance que les Iles-de-la-Madeleine de la Gaspésie. Mais puisque nous longeons la côte Est de la Nouvelle-Écosse, on y trouve de nombreux mouillages. On peut donc s’arrêter à tous les soirs. La journée s’est bien passée. Le temps était magnifique, le vent léger du Sud. Comme nous devions naviguer vers le Sud nous avons fait plusieurs virements de bord mais ici on a de l’eau devant nous, alors on peut les espacer. Nous avons vu la côte de l’île Madame et l’île verte. Il y en a une ici aussi ! Lorsque nous avons terminé de traverser la baie Chedabucto, qui mène au canal de Canso, nous avons changé de cap afin de suivre la côte. Nous avons pu naviguer au près mais en limitant les changements de bord. Le vent a forci en après-midi et la mer s’est formée de vagues courtes rendant la navigation un peu plus difficile qu’en matinée. En fin de journée, nous avons finallement mouillé à Tor Bay. Ce ne fut pas un très bon mouillage car le bateau roulait (mais pas autant que lors du mouillage de la baie de St-Lawrence). 

Green Island

Jeudi matin, nous avons quitté tôt. Le vent avait forci durant la nuit et on prévoyait des vagues de 2 mètres pour la journée. Nous avons quitté la baie à voile. J’avais des papillons dans le ventre sachant que nous devions naviguer vent de face, ce qui implique de faire des virements de bord tout en respectant les bouées qui indiquent le chemin pour éviter les obstacles tels que les hauts-fonds et les récifs. Même si mon corps se sentait stressé, je savais que nous pouvions bien sortir de la baie malgré le vent et les vagues. Je me sentais en confiance et j’ai ignoré ces signes de stress qui ont disparu puisque je ne leurs portais pas d’attention. 

Tor Bay

Le reste de la navigation s’est bien déroulée. Nous avons réussi à réduire la voilure suffisamment pour que Kasuri trouve son équilibre avec le vent et les voiles. Nous avancions au près avec 20 à 25 noeuds de vent apparent. En milieu d’après-midi, le vent est tombé de 10 noeuds, comme ça, tout d’un coup. Nous avons redonné de la voile et avons continué jusqu’au mouillage de Marie-Joseph Harbour. La mer s’est calmée aussi, ce qui nous a permis d’entrer tranquillement dans la baie qui est jolie. Nous avons navigué à travers plusieurs petites îles. Il y a quelques maisons autour de la baie et de vieux bateaux sur la rive. 

Marie-Joseph Harbour

Il y a plusieurs rochers et récifs sur la côte Est de la Nouvelle-Écosse ce qui nous obligent à naviguer plus au large. On voit la côte que lorsqu’on entre pour le mouillage en fin de journée. Ici c’est une côte assez sauvage, rocailleuse et pas très haute. C’est intéressant de voir comment les côtes sont différentes dans chacune des régions que nous avons traversées. Le fleuve St-Laurent, le fjord du Saguenay, la Gaspésie, les Îles-de-la-madeleine, le cap Breton et la côte Est de la Nouvelle-Écosse. Chacune a ses charmes. 

Vendredi, les prévisions de vent étant de 20 à 25 noeuds, nous avons décidé de rester au mouillage pour la journée. Comme toujours lorsque nous ne naviguons pas, nous en avons profité pour nous reposer, cuisiner, faire des travaux et du ménage. C’est fou comment un bateau se sali vite. C’est probablement la même chose dans nos maisons mais puisque celles-ci sont plus grandes on s’en aperçoit moins. Deux voiliers sont venus nous rejoindre au mouillage dont un petit Yawl (2 mats).

Yawl et Catboat à Marie-Joseph Harbour

Vendredi, le 4 septembre,  cela a fait 2 mois que nous avons quitté Québec pour naviguer avec Kasuri. Deux mois déjà et en même temps que 2 mois ! Il semble que cela fait longtemps que nous sommes partis. Nous avons vu bien des côtes différentes, rencontré des gens intéressants, appris tant de nouvelles choses. Le temps à voile est différent aussi du temps de terrien. Tout est plus lent. Nous naviguons lentement, La vitesse maximale atteinte avec Kasuri est 8 noeuds soit un peu moins de 15 km / h. Je roule plus vite à bicyclette, mais bon, je ne traine pas ma maison et je me fatigue après quelques heures. Aussi, il y les journées à attendre le vent. Le vent qui est soit trop fort ou pas assez fort. Ce vent qui diminue de 10 noeuds en quelques minutes.  Ces journées ou le vent est léger, mais qui forcit juste quand nous terminons de naviguer. À terre, on ne se souci pas vraiment du vent. Du moins, on ne remarque pas ses subtilités alors qu’en navigation à voile, il est le carburant qui nous fait avancer ou non…

Lunch de navigation (Cake salé, quelques légumes (il n’en reste pas beaucoup) et des amandes. Il y aura un dessert par la suite. Nous avons mangé un petit gâteau vers 10h.

Samedi, nous avons quitté le mouillage à 5h30 soit 1 heure avant le lever du soleil dans l’espoir d’atteindre Halifax avant la nuit. Mais nous n’avons pas eu le vent prévu et nous avons opté pour mouiller à Owls Head.  Ce fut quand même une navigation tranquille puisque le vent était de moins de 10 noeuds et que nous devions faire des virements de bord. Il faisait beau soleil et pas très froid. L’eau de la mer ici est entre 16 et 18 degrés Celsius. C’est pas mal plus chaud que les 9 à 10 degrés du fleuve Saint-Laurent. 

Owls Head

Au mouillage, lorsque le vent est tombé, il y a eu un peu de roulis mais rien qui nous a empêché de bien dormir. Au lever, l’eau de la baie était vraiment calme. Nous avons quitté sous le soleil du matin. La lumière était très belle. Nous avons vu 5 à 6 dauphins qui ont sautés juste en avant du bateau. Le temps que Marc aille chercher sa caméra, ils avaient plongé et nous ne les avons plus revus. J’étais plutôt émerveillée de les voir. J’ai bien hâte d’en voir d’autres. 

Darwin Sound que nous avons croissé lors de la dernière navigation vers Halifax

Nous avons navigué au près jusqu’à 13h puis nous avons démarré le moteur afin d’arriver à Halifax avant la nuit. C’est un port assez occupé. Il y a beaucoup de bateaux de plaisance, des cargos,  des traversiers pour piétons. Nous avons accosté au centre-ville de Halifax. 

Naviguer au moteur… c’est parfait pour faire la sieste !

Maintenant, nous allons découvrir/redécouvrir Halifax que nous avons déjà visité il y a 16 ans.

Purdy’s wharf

Papi Marc et mamie Julie qui t’aiment beaucoup.

La grande traversée

Allô ! Aura, Sofia, et Louis. Hi Zoe. Bonjour la famille et les amis.

Bon, ce n’était pas nécessairement une si grande traversée mais puisque c’était notre première navigation de nuit, elle était plutôt importante pour nous. 

Vendredi matin, fébriles, nous avons appareillé de Grande-Rivière un peu avant 7h en direction des Iles-de-la-Madeleine; une navigation prévue de 118 miles marins, environ 24 h. Au départ, il y avait peu de vent. En s’éloignant de la côte, le vent a forcit et nous avons pu dérouler les voiles. Nous avons dû trouver une allure confortable car il y avait de grosses vagues. Pendant que nous ajustons les voiles, devinez ce que nous voyons? Nos premiers dauphins! Marc était vraiment excité. 

Nous progressions à belle allure, 7 noeuds environ, depuis quelques heures quand tout à coup nous entendons un appel de la garde côtière : « Kasuri Kasuri Kasuri ici Escoumins Garde côtière Escoumins Garde côtière Escoumins Garde côtière. Répondez »…! On nous appelait pour nous aviser que nous venions de pénétrer dans une zone de navigation restreinte qui interdit la navigation de tout navire de plus de 13 m. Kasuri mesure 13,23 m ! Nous avons dû faire demi tour et faire un détour de plus de 25 miles nautiques pour contourner la zone, ce qui représente plus de 3 heures de navigation. 

Vers 15h, le vent est tombé. Nous sommes entrés dans une zone de clapot près du banc de-l’Orphelin et la voile s’est mise à faseyer. Nous avons dû l’enrouler et continuer la navigation à moteur.

Pour la nuit, nous avons établi des quarts de veille de 2h. Un de nous deux était au cockpit pendant que l’autre pouvait se reposer et dormir.  Pour ma part, j’ai réussi à dormir  2 fois 1h. Quant à Marc, il a dormi un peu plus. Il a le sommeil plus facile que moi !  Malgré le peu de sommeil, j’ai trouvé la traversée de nuit plus facile que j’avais anticipé. Il faut dire que nous avions des conditions faciles : les vagues avaient disparues; il y avait peu de vent; et nous étions à moteur. Je suis restée dans le cockpit avec Marc pour voir le coucher du soleil. Une boule orange qui descend tranquillement dans la mer. C’était magnifique. Puis je suis allée me reposer mais sans réussir à dormir. Lorsque je suis remontée au cockpit, la nuit était tombée. La nuit sur la mer n’est pas noire, elle est grise. On ne voit presque rien. On entend les vagues sans les voir et on cherche à l’horizon des feux de navigation d’autres navires. On veut éviter l’abordage. Mais nous avons rien vu de toute la nuit. Nous avons aussi activé le radar régulièrement pour tenter de détecter des cibles. La seule que nous avons vue est la côte des iles-de-la-Madeleine alors que nous approchions. 

Malgré la fatigue, j’ai beaucoup apprécié la navigation de nuit. C’est une atmosphère complètement différente de la navigation de jour. On doit être plus attentif. Les 2h de quart passent quand même vite. On a du temps pour observer la voute étoilée. J’ai assisté au levé de lune. Une petite boule orange à l’horizon qui grossit et blanchit au fur et à mesure qu’elle monte dans le ciel. Puis la mer qui scintille dans le faisceau lunaire. C’est de toute beauté. 

Puis on commence à apercevoir quelques lumières au loin. En premier lieu, les tours micro-onde installées sur les sommets des collines, puis au fur et à mesure que l’on approche de la côte, les lumières des villages des iles. Finalement, le soleil qui apparait à l’horizon et le jour qui se lève. On peut éteindre les feux de navigation, le radar. C’est un nouveau jour et nous arrivons au port de l’Étang-du-Nord. Ça y est, nous l’avons fait notre première traversée de 120 miles, 24 heures seuls, loin des côtes sur notre petite coque de noix sur la grande mer qui nous semble infinie.

Après notre arrivée et une courte sieste, nous sommes prêts à aller découvrir les Iles-de-la-Madeleine. Je vous raconte le tout dans un prochain article. 

Papi Marc et mamie Julie qui t’aiment beaucoup. 

P.S. Il n’y a pas beaucoup de photos car la nuit c’est plutôt difficile d’en prendre.