Allô ! Aura, Sofia, et Louis. Hi Zoe. Bonjour la famille et les amis.
Bon, ce n’était pas nécessairement une si grande traversée mais puisque c’était notre première navigation de nuit, elle était plutôt importante pour nous.
Vendredi matin, fébriles, nous avons appareillé de Grande-Rivière un peu avant 7h en direction des Iles-de-la-Madeleine; une navigation prévue de 118 miles marins, environ 24 h. Au départ, il y avait peu de vent. En s’éloignant de la côte, le vent a forcit et nous avons pu dérouler les voiles. Nous avons dû trouver une allure confortable car il y avait de grosses vagues. Pendant que nous ajustons les voiles, devinez ce que nous voyons? Nos premiers dauphins! Marc était vraiment excité.
Nous progressions à belle allure, 7 noeuds environ, depuis quelques heures quand tout à coup nous entendons un appel de la garde côtière : « Kasuri Kasuri Kasuri ici Escoumins Garde côtière Escoumins Garde côtière Escoumins Garde côtière. Répondez »…! On nous appelait pour nous aviser que nous venions de pénétrer dans une zone de navigation restreinte qui interdit la navigation de tout navire de plus de 13 m. Kasuri mesure 13,23 m ! Nous avons dû faire demi tour et faire un détour de plus de 25 miles nautiques pour contourner la zone, ce qui représente plus de 3 heures de navigation.
Vers 15h, le vent est tombé. Nous sommes entrés dans une zone de clapot près du banc de-l’Orphelin et la voile s’est mise à faseyer. Nous avons dû l’enrouler et continuer la navigation à moteur.
Pour la nuit, nous avons établi des quarts de veille de 2h. Un de nous deux était au cockpit pendant que l’autre pouvait se reposer et dormir. Pour ma part, j’ai réussi à dormir 2 fois 1h. Quant à Marc, il a dormi un peu plus. Il a le sommeil plus facile que moi ! Malgré le peu de sommeil, j’ai trouvé la traversée de nuit plus facile que j’avais anticipé. Il faut dire que nous avions des conditions faciles : les vagues avaient disparues; il y avait peu de vent; et nous étions à moteur. Je suis restée dans le cockpit avec Marc pour voir le coucher du soleil. Une boule orange qui descend tranquillement dans la mer. C’était magnifique. Puis je suis allée me reposer mais sans réussir à dormir. Lorsque je suis remontée au cockpit, la nuit était tombée. La nuit sur la mer n’est pas noire, elle est grise. On ne voit presque rien. On entend les vagues sans les voir et on cherche à l’horizon des feux de navigation d’autres navires. On veut éviter l’abordage. Mais nous avons rien vu de toute la nuit. Nous avons aussi activé le radar régulièrement pour tenter de détecter des cibles. La seule que nous avons vue est la côte des iles-de-la-Madeleine alors que nous approchions.
Malgré la fatigue, j’ai beaucoup apprécié la navigation de nuit. C’est une atmosphère complètement différente de la navigation de jour. On doit être plus attentif. Les 2h de quart passent quand même vite. On a du temps pour observer la voute étoilée. J’ai assisté au levé de lune. Une petite boule orange à l’horizon qui grossit et blanchit au fur et à mesure qu’elle monte dans le ciel. Puis la mer qui scintille dans le faisceau lunaire. C’est de toute beauté.
Puis on commence à apercevoir quelques lumières au loin. En premier lieu, les tours micro-onde installées sur les sommets des collines, puis au fur et à mesure que l’on approche de la côte, les lumières des villages des iles. Finalement, le soleil qui apparait à l’horizon et le jour qui se lève. On peut éteindre les feux de navigation, le radar. C’est un nouveau jour et nous arrivons au port de l’Étang-du-Nord. Ça y est, nous l’avons fait notre première traversée de 120 miles, 24 heures seuls, loin des côtes sur notre petite coque de noix sur la grande mer qui nous semble infinie.
Après notre arrivée et une courte sieste, nous sommes prêts à aller découvrir les Iles-de-la-Madeleine. Je vous raconte le tout dans un prochain article.
Papi Marc et mamie Julie qui t’aiment beaucoup.
P.S. Il n’y a pas beaucoup de photos car la nuit c’est plutôt difficile d’en prendre.
Beau récit…
Félicitations pour votre première traversée!! Profitez bien des îles, vous l’avez mérité!