Allô ! Aura, Sofia, Louis et Zoé. Bonjour la famille et les amis.
Fernandina Beach, FL samedi, le 19 novembre
Nous voilà enfin en Floride depuis jeudi matin. Mais il fait froid. Les nuits sont à 5 – 6 degrés Celcius et les journées à 12 degrés environ. Ce n’est pas chaud dans un bateau. Il faut dire que nous sommes au Nord de la Floride juste à la frontière de la Georgie. Nous allons rester dans le Nord pour le prochain mois car nous avons des travaux de planifiés: changer le gréement dormant. Ce que nous voulions faire faire en Nouvelle-Écosse mais dont on arrivait pas à obtenir les pièces. Nous avons trouvé quelqu’un pour le faire à Sainte-Augustine. Nous avons contacté plusieurs chantiers le long de la route mais nous n’avons pas eu beaucoup de réponses. Je crois que ceux-ci sont assez occupés.
Avant d’arriver ici, nous avons visité plusieurs autres villes. Le mercredi 2 novembre, nous avons quitté Beaufort, NC au milieu de l’après-midi pour prendre la mer pour une traversée d’environ 48 heures afin de nous rendre à Charleston, SC. Nous avons navigué au moteur environ 1 heure afin de sortir de la rivière et se rendre au large. Rendu là, nousavons déroulé les voiles et les avons installées en ciseaux car nous avions le vent directement à l’arrière. Nous n’avancions pas très vite. Le vent n’était pas fort. Nous étions partis un peu plus tôt que prévu donc nous avions tout notre temps. Nous voulions arriver à Charleston de jour. Nous avions une belle journée ensoleillée et assez confortable. Nous avons commencé tôt à faire des siestes puisque nous aurions à naviguer pendant deux nuits et que notre sommeil serait réduit. Après le souper, je suis allée dormir un peu puis ce fut le tour de Marc. Nous essayons de faire des siestes de 3 heures environ. Marc arrive à dormir assez bien alors que pour moi c’est plus difficile. Pendant le quart de nuit, nous faisons des vérifications aux 20 minutes. Nous vérifions au radar, qu’il n’y a pas de cibles qui pourraient nous heurter. Nous regardons tout autour du bateau pour vérifier s’il n’y a pas des lumières de navigation qui nous signaleraient un bateau ou une bouée. Nous vérifions aussi que nous sommes toujours sur la trajectoire prévue. Aux heures, nous prenons une entrée dans le journal où nous indiquons la position, les vitesses de surface et sur le fond, la force et la direction du vent apparent et réel, des informations sur la configuration des voiles, sur la visibilité, les nuages, etc.
Le ciel était dégagé et nous avion une demi-lune qui nous a éclairés une partie de la nuit. Vers minuit, alors que je terminais mon quart de veille, j’ai demandé à Marc de venir pour m’aider à faire un empannage puisque nous nous dirigions un peu trop vers la côte et que nous avions le Cap Fear à passer. Nous avions un vent apparent régulier d’environ 8 noeuds depuis le début de la soirée mais lorsque nous étions prêts à faire l’empannage, le vent a forcit et nous avons eu des rafales à 20 noeuds. L’empannage s’est bien passé mais puisque la grande voile était bien bordée et qu’une rafale s’est mise à souffler, Kasuri a autolofé, c’est a dire qu’il s’est mis à monter au vent. Le génois qui était bordé pour le vent arrière et retenu par le tangon s’est mis à fasailler violemment. Avant que nous réalisions ce qui se passait et choquer l’écoute de la grande voile pour ramener le bateau sur sa route initiale, le tangon s’est cassé en deux morceaux. Marc s’est rendu sur le pont avant pour récupérer les morceaux que nous avons entrés à l’intérieur du bateau. Nous avons roulé complètement le génois pour poursuivre la navigation avec la grande-voile seulement. Après ces émotions, je suis allée me coucher et Marc a commencé son quart de veille. Après mon repos, nous avons décidé de prendre des ris dans la grande voile (réduire la toile), puisque le vent augmentait encore et que nous voyions des éclairs et entendait des orages au loin. Nous avons terminé la nuit de navigation avec une grande voile enroulée d’au moins cinq ris et nous avancions encore à près de six noeuds; une bonne brise!
Pendant la journée, le vent s’est calmé et nous avons mis un peu plus de toile. La journée s’est passée, sans incident. Nous avons poursuivi la rotation des quarts de veilles afin de pouvoir dormir dans la journée. Avant la tombée de la nuit, malgré que le vent ne soit pas très fort, nous avons quand même pris des ris dans les deux voiles afin de ne pas avoir à le gérer en pleine nuit comme nous avions fait la veille. La fatigue aidant, j’ai bien mieux dormi la deuxième nuit. La navigation a été calme et pas très rapide. Nous sommes arrivés en début de matinée à l’entrée de Charleston et nous avons mis assez de temps pour nous rendre à l’ancrage puisque nous avions du courant contre nous. Nous avons finalement jeté l’ancre en fin d’avant midi pour aller faire une sieste bien méritée. Malgré notre infortune de la première nuit avec le tangon, nous étions bien fiers d’avoir fait une traversée plus longue. C’est une nouvelle expérience pour nous.
Nous n’avions pas eu de très bons commentaires sur l’ancrage de Charleston. François nous avait raconté que lors de sa navigation vers les Bahamas, il y a plusieurs années, son ancre s’était décrochée du fond et comme il était absent à ce moment, à son retour il avait retrouvé son voilier appuyé contre un pilier d’un pont plus bas sur la rivière! Le courant est assez fort dans la rivière et lors du changement de la marée, le courant change de direction et les ancres peuvent se décrocher. De fait, pendant le souper, nous étions dans le cockpit et nous avons vu un voilier passer de reculons à côté de nous (s mètres). Il n’y avait personne à bord et nous avons bien vu la chaine (et l’ancre a son extrémité probablement) qu’il trainait à l’avant du bateau. Cela ne laissait aucun doute; un voilier qui s’était décroché et dérivait. Le temps d’appeler la garde côtière pour les informer et nous avions déjà perdu de vue le voilier dans le noir. Il reculait assez vite. Je ne sais pas où s’est retrouvé le voilier mais je peux m’imaginer le désarroi de l’équipage qui ne retrouve plus son embarcation après une soirée en ville.
Aussi, à cause de la combinaison du courant et du vent, les bateaux ancrés ne se déplacent pas tous de la même façon. Alors qu’au moment de l’ancrage, Kasuri était assez loin des autres bateaux, nous nous sommes retrouvés un peu plus tard un peu trop près d’un autre voilier. Nous avons donc décidé de nous ré-ancrer un peu plus loin afin d’avoir plus d’espace pour tourner.
La fatigue de la traversée aidant, nous avons quand même bien dormi malgré cet ancrage peu fiable. Mais au réveil, nous avons vu un autre voilier se décrocher et partir à la dérive. Au moins, l’équipage était à bord et aucun bateau n’a été heurté. Ils ont pu s’ancrer à nouveau. Nous avons alors perdu toute confiance en cet ancrage; nous n’osions plus quitter Kasuri afin de garder un oeil sur ce qui se passe alentour. Nous avons donc décidé d’aller passer une nuit à la marina qui se trouvait juste à côté. Nous nous y sommes rendus vers midi, à la renverse alors que le courant est minimal. Pendant l’avant midi, Marc en a profité pour enlever l’évaporateur brisé du frigo et identifier les pièces qu’il aurait besoins pour fixer le nouveau dont la dimension est différente. Nous avons profité de notre présence en ville pour aller à la quincaillerie acheter les fournitures requises.
A notre retour, après un petit trajet en autobus, nous avons marché quelques rues de Charleston afin de visiter. Quelle belle ville ! Vraiment, j’aurais pu y passer plus de temps. Nous avons fait du lèche vitrine sur la rue King, puis nous allés baguenauder dans le quartier français. Plusieurs protestants de France s’y sont installés jadis, fuyant la répression française.
Nous nous sommes aussi baladés dans le marché de la ville ou l’on retrouve plusieurs étales d’artistes et d’artisans. Nous avons terminé notre balade à la terrasse du ‘Port of Call’ pour manger et boire une bière. Nous sommes retournés en marchant à la marina qui se trouve à moins de deux kilomètre. Cela nous a permis de voir d’autres jolies résidences et jardins.
Nous avons passé une nuit bien tranquille amarré au ponton entre de gigantesques voisins.
Tôt le matin, nous sommes partis à bicyclette, pour faire des courses. Marc s’est rendu au West Marine où une commande l’attendait et je suis allée faire quelques courses à l’épicerie. Avant notre départ prévu pour midi, nous avons lavé rapidement le pont de Kasuri qui en avait bien besoin.
Nous avons donc quitté trop vite la jolie ville de Charleston et pris l’ICW pour aller nous réfugier à l’abris de la tempête tropicale/ouragan Nicole. Mais ça, c’est une autre histoire.
Papi Marc et mamie Julie qui t’aiment beaucoup.